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AVERTISSEMENT.

que d’une manière incomplète. Ce sont des questions qui ne peuvent être abordées qu’autant qu’on s’est livré à des études profondes et spéciales.

Telle est l’immense lacune que cette Revue est destinée à remplir. Un recueil de cette espèce manquait en France ; il n’a pas encore paru en Angleterre. Les documens qu’il renfermera n’auront pas été pris au hasard et en courant ; tous les hommes qui s’engagent à coopérer à sa rédaction ont vu les pays étrangers, ils les ont long-temps habités ; quelques-uns même y ont exercé d’importantes fonctions, et ils doivent à leur expérience des affaires d’avoir pu observer de haut et sans passion. La Revue des deux Mondes sera exempte de l’esprit de système qui préside trop souvent aux travaux de ces littérateurs nomades qui voyagent et écrivent si vite. Après tant de livres faux, le livre le plus original qu’on puisse publier doit être un livre vrai, et, à ce titre, il nous sera permis de compter sur un succès réel.

La politique, comme nous l’entendons, est une science des plus étendues. Elle se compose du droit des gens et du droit public : elle s’occupe à la fois des traités qui lient ou ont lié les gouvernemens entre eux, des causes souvent secrètes qui ont modifié ces mêmes traités, des forces dont chaque pays peut disposer, de ses institutions générales et locales, de ses ressources financières comparées avec ses dépenses en temps de paix et en temps de guerre, de l’influence qu’il exerce sur les autres pays, de l’esprit public, des haines ou des affections nationales ; en un mot, de tout ce qui constitue l’organisation et la vie des peuples.

Les journaux quotidiens n’ont jusqu’ici donné que peu