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LA REVUE DE PHILOSOPHIE

des données expérimentales ; aux autres, de tenir compte de des données dans la spéculation.

De plus, elle veut s’inspirer d’une certaine méthode.

La philosophie actuelle
tend vers les méthodes objectives.

La philosophie a pris contact avec les sciences. Elle tend à leur emprunter la méthode objective.

Sous l’influence de cette méthode, quelques sciences dites philosophiques se sont détachées ou sont en train de se détacher de la philosophie. La psychologie, par exemple, longtemps réduite à l’introspection comme méthode, a fait depuis un grand usage des critères extérieurs. Elle se développe aujourd’hui selon les lois mêmes des sciences positives.

Le concept de la philosophie s’est identifié à celui de la métaphysique.

Bien plus, la philosophie ou métaphysique incline, elle aussi, vers les méthodes objectives.

Auguste Comte disait avec raison que les sciences les plus générales et par conséquent les plus simples doivent servir à étudier les moins générales et les moins simples : la mathématique éclaire la physique ; la physique, la chimie ; la chimie, la biologie ; et la biologie, la sociologie.

La métaphysique se superpose aux sciences. N’aurait-elle pas quelque avantage à prendre pour elle-même l’ordre logique qui règle les rapports des sciences ? Ne semble-t-il pas que la philosophie de la matière puisse apporter une certaine contribution à la philosophie de la vie et celle de la vie à celle de l’esprit ?

Auguste Comte a eu tort d’absorber la philosophie dans les sciences et de supprimer la méthode d’introspection qui projette sa lumière jusque sur la matière. Mais il a le mérite d’avoir rattaché la philosophie aux sciences et de l’avoir orientée de nouveau vers les méthodes objectives.

Le fondateur du positivisme voulait que la philosophie fût