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SÉANCE GÉNÉRALE
PHILOSOPHIE GÉNÉRALE ET MÉTAPHYSIQUE

La séance est ouverte à trois heures, par M. J.-J. Gourd, professeur à l’Université de Genève, président.

M. le docteur Pierre Bonnier donne lecture de son mémoire sur le Rapport de l’intuition spatiale avec les représentations intellectuelles. Ce rapport se définit, selon M. Bonnier, dans la proposition suivante : Les représentations intellectuelles procèdent des représentations sensorielles et ne sont elles-mêmes que des représentations sensorielles. Mais nous ne pouvons jamais percevoir quelque chose sans son quelque part, l’objet sans son lieu. Cette orientation, cette localisation est, selon M. Bonnier, un office directement anatomique, et ne peut pas ne pas se faire. — Par suite, et toujours selon M. Bonnier, il faut considérer les sens et l’intelligence non comme des aptitudes, des fonctions, mais comme des endroits organiques. Une pensée a une forme comme une image, car elle couvre un espace nerveux et implique l’activité simultanée de divers centres diversement situés dans la masse nerveuse.

Est déposé sur le bureau un mémoire de M. Shadworth Hodgson sur les Notions de cause et de condition réelle (the Conceptions of Cause and Real Condition). L’objet de ce mémoire est d’attirer l’attention sur deux résultats de la nouvelle métaphysique qui consiste à analyser l’expérience jusqu’à ce que nous parvenions à ces éléments ultimes ou à ces aspects ultimes, qui peuvent être distingués, mais non séparés des éléments ou aspects concomitants, et sont par suite les conditions préalables de la conception de toute réalité concrète. Ces résultats sont : 1° la substitution de la notion de condition réelle à celle de cause, nécessitée par le fait que la pure qualité sensible ne peut être conçue comme causée ; 2° l’élargissement de notre conception de l’univers, que le même fait nécessite. Après avoir exposé la théorie des quatre causes aristotéliciennes, groupées dans un ordre nouveau, et montré que la seule cause qui nous occupe actuellement, c’est la cause efficiente, après avoir écarté