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Ce jugement sera le commencement « comme universalité » et, à ce point de vue, le procès dialectique devient « l’action de la notion elle-même ».

Les deux procès sont toujours et nécessairement unis : car la réalité présente à nos esprits dans l’expérience est toujours la notion pleine et concrète. Cette notion est logiquement antérieure au mouvement dialectique, quoique la masse non analysée de l’expérience, d’un côté, et, de l’autre, la notion abstraite de l’être, puissent lui être antérieures dans le temps, à ce moment de la réflexion finie qui précède la philosophie. Toutes les idées incomplètes sont des abstractions illégitimes de l’idée une et systématique du tout. Le procès dialectique pourra donc toujours être envisagé soit au point de vue du tout : alors le procès dialectique apparaîtra comme remontant graduellement les degrés d’abstraction qui avaient d’abord mené à l’idée de l’être pur, et reconstruisant l’objet concret jusqu’au moment où il coïnciderait de nouveau avec la réalité ; il sera analytique, — soit au point de vue de la notion incomplète et qui se développe : le procès sera alors un pur développement de la notion prise en elle-même ; il sera synthétique. Il faudra toujours, pour comprendre la vraie nature de la dialectique hégélienne, combiner ces deux points de vue, et comprendre que le ressort du procès dialectique est dans la relation de l’idée explicite et abstraite à l’idée implicite et concrète, que la pensée est un procès de la pensée pure perçue dans un milieu sensible, à la fois, et dans la même mesure, analytique et synthétique.

II


Un examen rapide de la pensée de Hégel nous a convaincus, d’une part, que la dialectique est bien un mouvement de la pensée pure, mais possible seulement en présence d’une matière donnée dans l’intuition, et, d’autre part, que le ressort de tout le procès dialectique réside dans la relation de la forme incomplète de la notion, qui peut, à tout instant, être explicitement développée devant nous, à la forme complète implicitement présente dans toute pensée, comme dans toute réalité. Donc, même dans la Logique, Hégel n’a jamais prétendu qu’il eût atteint la pensée pure, abstraction faite de toute donnée expérimentale. Mais ne peut-il se faire que cette relation