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NOTES CRITIQUES


LES DIVERSES FORMES DU CARACTÈRE

D’APRÈS M. RIBOT

(Revue philosophique, novembre 1892).


Il est inutile d’analyser longuement l’article de M. Ribot que nous nous proposons d’examiner plus loin. Les lecteurs de la Revue le connaissent sans doute, ou — nous les y engageons fort — se donneront le plaisir de le connaître. Notre résumé sera donc bref.

I

M. Ribot remarque tout d’abord que dans ces dernières années la psychologie synthétique et concrète a été négligée au profit de la psychologie analytique et abstraite ; l’étude des lois poussée plus loin que celle des types psychologiques, ou des caractères.

M. Ribot se propose non de traiter la question complexe des caractères, mais d’en essayer une classification.

Après quelques mots rapides sur l’historique de la question, il pose ces deux conditions, nécessaires et suffisantes pour constituer un caractère : l’unité, la stabilité ; l’unité qui consiste dans une manière d’agir et de réagir toujours constante avec elle-même ; la stabilité ou cette unité continuée dans le temps. Un vrai caractère se manifeste dès l’enfance, et continue toute la vie ; il est inné.

Par cette définition se trouvent exclus d’une classification des caractères ceux qui n’ont ni stabilité, ni unité, ni marque personnelle qui leur soit propre : ce sont les amorphes et les instables.

Les amorphes, ce sont les caractères acquis, produit des circonstances, du milieu, de l’éducation qu’ils ont reçue des hommes ou des choses ; les instables, produit surtout de la civilisation, sont capricieux, tour à tour inertes et explosifs.

Ces deux catégories exclues, il faut classer les caractères qui existent