qui se projette dans l’espace et l’idée de ce mode de coordination qui ne peut être conçue à part et n’en est que logiquement abstraite.
Et comment exprimer par un terme unique, dans le langage, des modifications aussi différentes que le seraient, par exemple, les perceptions de solidité et de formes dans un aveugle touchant avec un ongle insensible, et les sensations d’odeurs ou de douleurs intérieures ? J’ajouterai comme autre remarque essentielle que le rapport de causalité entre essentiellement avec le moi dans les affections localisées, et que c’est là précisément ce qui fait le passage de l’affection à la sensation. Il n’en est point de même pour les intuitions qui s’offrent coordonnées immédiatement dans le sens même ; la perception qui s’en fait dans le moi n’est pas également fondée sur la causalité : nouveau motif de distinction que je ne puis m’arrêter à développer maintenant et qui justifie tout ce que j’ai avancé précédemment.
Si nous considérions donc cette coordination comme une faculté ou une opération de l’esprit qui s’exerce sur les impressions de la vue et du toucher, il faudrait aussi reconnaître que cette faculté, dépendant essentiellement de la nature des impressions reçues, n’a point d’idée réflexive propre et individuelle qui corresponde à son exercice, comme il y en a pour le rapport à un siège particulier des affections auxquelles cette forme n’est pas naturellement inhérente.
Si en même temps que vous attribuez à une faculté particulière de coordination cette forme de juxtaposition qui parait inhérente aux impressions ou intuitions de la vue et du toucher et qui crée sans l’instinct même le monde des images, vous rapportiez à une faculté semblable l’association qui se fait, dans l’autopsie, entre les affections simples et les actes de la force motrice en vertu de laquelle les impressions sont localisées et rapportées à un siège corporel ou à un objet, vous prendriez alors le terme coordination dans deux sens très différents et vous méconnaîtriez absolument la distinction que vous avez établie vous-même entre les modes de coordination et les rapports, ou, selon moi, entre les formes propres et inhérentes à certaines impressions, et les facultés réflexives qui peuvent s’appliquer à ces dernières. Je remarquerai ici, d’après vos deux dernières lettres, que nous n’attachons point les mêmes idées aux termes perceptions que vous substituez maintenant à intuition, et représentation ; par