Page:Revue de métaphysique et de morale - 1.djvu/373

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

puis du second μ1, avec le troisième μ2, et ainsi de suite, n’entraîne pas la coïncidence apparente de tous ces points avec le premier μ0, nous répondrons qu’un semblable raisonnement, dont la forme est calquée sur certains raisonnements analytiques, n’a plus aucune valeur quand on l’applique à des objets physiques.

13. Lorsqu’une fonction de x est continue dans un intervalle déterminé, on peut établir par un raisonnement en forme l’existence de deux valeurs c0, C (c0 < C), jouissant de la double propriété que nous allons énoncer : 1° toute valeur c remplissant la double condition

c0c ≤ C

est atteinte au moins une fois par la fonction pour quelque valeur de x située dans l’intervalle dont il s’agit ; 2° aucune valeur inférieure à c0 ni supérieure à C ne peut être atteinte par la fonction pour aucune des valeurs de x situées dans le même intervalle.

Désignons alors par f (x), comme précédemment, une fonction continue dans l’intervalle de x0 à X (x0 < X). On peut, d’une infinité de manières, diviser cet intervalle en intervalles partiels, c’est-à-dire former une suite de valeurs croissantes dont la première soit x0, et la dernière X. Imaginons que de semblables états de division, respectivement désignés par les symboles

λ1, λ2, … , λm, …,

se succèdent indéfiniment suivant une loi Λ, arbitrairement choisie sous la réserve expresse que, un nombre téléo-positif quelconque α étant donné, on puisse assigner pour m une valeur à partir de laquelle les intervalles partiels correspondant aux états de division successifs demeurent tous d’amplitude inférieure à α. À tout intervalle partiel fourni par quelqu’un des états

λ1, λ2, … , λm, …,

faisons correspondre, suivant une loi déterminée Ψ, l’une des valeurs que prend la fonction dans l’intervalle partiel considéré. Désignons enfin par υm, la somme des résultats obtenus en considérant successivement chaque intervalle partiel de l’état λm, et multipliant son amplitude par la valeur de f (x) qui lui correspond en vertu de la loi Ψ. Cela posé, on démontre que la variable infinitésimale υm tend vers une limite indépendante des lois Λ et Ψ. Cette propriété, essentiellement analytique, est susceptible d’une application physique que nous allons faire connaître, en supposant, pour plus de simplicité,