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il est naturel d’attribuer l’enchaînement de ces actes à une intervention du système nerveux… Starling a appelé récemment l’attention sur un certain nombre de faits de coordination de l’activité d’organes éloignés les uns des autres, dans lesquels le système nerveux ne joue aucun rôle, et qui s’expliquent par un tout autre mécanisme. Une substance fabriquée dans un organe A peut être transportée par le sang pour aller agir au loin comme excitant sur un autre organe B, et associer ainsi l’activité de A et de B, sans l’intervention d’aucun lien nerveux. Starling a proposé la dénomination d’hormones (de όρμάω = j’excite) pour désigner les agents chimiques qui assurent ainsi la coordination de l’activité d’organes éloignés. » L’auteur cite un certain nombre d’exemples : l’anhydride









carbonique, hormone de la respiration : la i-écréline (de Bayliss et Starling), hormone du pancréas et du foie ; hormones du corps thyroïde ; hormones dos i-ansules surrénales, des organes génitaux, rie. « Les hormones sont probablrment toutes des substances de constitution chimique relativement simple (Mv-ivtine, thyroïfline, adrénaline). elles M>nt transportées par la circulation, et vont exercer leur action sur la nutrition et le foi etionnement des organes. • On a e nplovi.1 les hormones en thérapeutique, m. us celle méthode nouvelle a été employée h tort et à travers par les médeci ’S. • La pratique médicale a devancé iei l’expérimentation physiologique. » Pour conclure, l’auteur constate que la régulation par voie chimique dispute le terrain parfois victorieusement à la régulation par voie nerveuse qui seule paraissait importante il y a quelques années. F. EKiyrEz Ruzionalismo e storicismo. Le rationalisme et l’historisme, dit t l’auteur, reflètent les différences les plus Iranchoes qui distinguent le xvni0 siècle du xix". Le rationalisme est comme la conclusion philosophique du développement des mathématiques et de la physique moderne ; abstraite et déductive chez Descartes et Leibnitz, la philosophie rationaliste devait avec Newton se développer sous la forme d’un rationalisme expérimental « conciliant en lui l’empirisme et le rationalisme pur du xvii" siècle. » Kt M. Enriquez formule ainsi le principe fondamental du rationalisme • II existe une vérité objective, indépendantede l’homme, à laquelle tout individu peut atteindre au moyen de la coordination rationnelle, logiquement claire, des données expérimentales. » Mais en face de cette philosophie de la science, d’autres tendances allaient se développer. L’échec d’une construction rationnelle de la société qu’avait tentée la France du xvm° siècle, semblait prouver qu’il y a dans la nature de l’homme des forces sentimentales et obscures qui dépendent du passé et qui échappent au domaine de la pure raison. L’auteur, avec une remarquable largeur de vues, examine tour à tour la conception que le rationalisme et l’historisme se font de la religion, de la science, de la philosophie. La partie du travail de M. Enriquez qui a trait à la philosophie nous intéressera plus particulièrement. Tandis que l’art cherche à exprimer ce qu’il y a en nous de subjectif, la science est une représentation de l’objectif. Or, les rapports entre subjectif et objectif donnent naissance à des problèmes variés les problèmes de la connaissance, les problèmes de la métaphysique. Ces problèmes, concernant les rapports entre subjectif et objectif sont considérés comme l’objet de la Philosophie. Mais l’attitude que le philosophe prendra vis-à-visde ces problèmes dépend de sa personnalité. « La réponse aux problèmes qu’il se pose ne peut être comparée à lin résultat scientifique, mais se rapproche plutôt d’une opinion artistique. Pour faire l’éducation de l’esprit philosophique, la voie maitresseest l’étude des attitudes possibles qui ont engendré la succession des philosophies. » JI. Enriquez discute cette manière de voir ; d’abord, la distinction radicale entre subjectif et objectif est factice. .Même dans la science il y a place pour des représentationsd’ordre subjectif(théorics métaphysiques). Tout savant est en quelque façon philosophe. et l’on pourrait en dire autant de l’artiste. Ainsi la philosophie explicitement professée comme telle, n’est qu’une partie de la philosophie intégrale qui manifeste les diverses attitudes de la pensée dans laquelle la Science et l’Art doivent également figurer. Nous dirons en général que toute philosophie exprime une attitude, relativement au monde de la pensée et de l’action. Donnons enfin la conclusion de fauteur a est manifeste, en définitive, que le rationalisme du xvin0 siècle et l’historisme du xixe sont deux vues également unilatérales : elles doivent converger en une vue supérieure qui pourra être conçue comme un historisme rationnel et intégral, ou suivant le point de vue que nous préférons comme un rationalisme expérimental, élargi gràce à la coordination de l’expérience historique et de celle du présent. ̃>