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de Métaphysique. Nous renvoyons donc le lecteur à ce compte rendu (Revue de Métaphysique, année 1908, n° de novembre).

Zeuthen : Quelques traits de la propagation des sciences de génération en génération. L’auteur, historien réputé des mathématiques, emprunte aux sciences qu’il a spécialement cultivées des exemples dont il tire quelques considérations philosophiques d’un caractère un peu général. Cependant il n’est peut-être pas inutile de remarquer qu’à notre époque où le nominalisme sévit dans les milieux mathématiques – chez les analystes français tout au moins — un historien autorisé des mathématiques ne craint pas d’écrire « les vérités mathématiques sont, suivant une expression connue, les vérités éternelles. Une fois trouvées elles sont inébranlables, même si la postérité avait quelque chose à dire sur la forme qu’on leur a donnée… Il y a des pays où le premier enseignement de la géométrie se fait encore d’après le livre d’Euclide, écrit depuis 2200 ans ». Ces considérations qui eussent paru banales il y a vingt-cinq ans sont redevenues originales aujourd’hui. L’auteur rappelle les origines du calcul infinitésimal, dont il retrouve la trace dans l’antiquité (méthodologie d’Archimède retrouvée par M. Heiberg). Les résultats que rappelle l’auteur dans cette étude de vulgarisation, sont déjà connus des lecteurs de la Revue, mais il ne faut pas oublier le rôle important qu’il a joué dans ces recherches historiques.

P. Zeeman : L’Origine des couleurs du spectre. La note du célèbre physicien a un caractère nettement scientifique ; elle peut, cependant, intéresser le philosophe à cause de la nature générale des questions abordées. Deux problèmes sont principalement examinés par l’auteur ; l’un a trait au fonctionnement des appareils au moyen desquels les couleurs sont séparées dans le spectre ; l’autre concerne la nature du mouvement des particules produisant dans l’éther des vibrations que nous percevons comme lumière. L’analyse spectrale, comme chacun le sait, date des expériences de Newton. « Mais la lumière qui pénètre dans l’appareil









est-elle identique à celle qui en sort ? » On l’a cru longtemps. « On regarde généralement la lumière blanche comme résultant de la superposition d’un grand nombre de vibrations homogènes de périodes peu différentes. nous avons tout ausM bien le droit de considérer la lumière blanche comme résultant d’impulsions absolument iriégulière ?, sou-

mises à cette seule condition que leur somme donne une répartition d’intensité conforme à celle que l’on observe réellement. (Gouy et Rayleigh). Ainsi l’appareil (réseaux de Rowland ou de Michelson) mettrait la périodicité et la régularité qui n’existeraient pas dans la cause extérieure primitive. Avant de donner quelques indications sur le deuxième problème, constatons que Zeeman reconnaît formellement avoir été guidé dans ses recherches expérimentales concernant l’influence d’un champ magnétique sur les raies spectrales (doublets, triplels, etc.) par la théorie de Lorentz Dons ces recherches, je fus guidé par la lliéorie de Lorentz. » L’affirmation du célèbre physicien confirme le point de vue des savants et des philosophes qui soutiennent que la physique théorique et la physique expérimentale sont intimement liées, liaison qui est quelque fois contestée. C’est aussi dans la théorie électronique que l’auteur cherchera une réponse à la question formulée par le titre même de l’article « 11 parait que ce sont les mouvements des électrons, de ces parlicules dont le jet constitue les rayons cathodiques, qui produisent les raies des speclres d’émission. La preuve que les particules vibrantes sont chargées est fournie par le fait qu’elles sont influencées par un aimant. » L. Asiiek Die lieziehungen zwischen Struktur und Funktion im tierischen Organismus. A l’origine des sciences biologiques, l’étude de la fonction fut liée étroitement à l’étude de la forme, la Physiologie à la Morphologie ; puis on a contesté que la science de la structure fut ta base nécessaire de la science de la < fonction. Que faut-il penser de cette critique et quels sont ses principaux arguments ? On fait remarquer tout d’abord que plus une fonction est chimique, et plus elle échappe au domaine de la morphologie. L’état solide est la condition de la— différenciation morphologique, tandis que l’état liquide est de beaucoup la condition la plus favorable aux réactions chimiques. Or, un trait caractéristique et indiscutable de la Biologie moderne est que la substance vivante se présente sous l’état dit colloïdal qui, pour être différent de l’état liquide, en est cependant plus voisin que de l’état solide « De là, la tendance à ramener les fonctions vitales à des réactions chimiques dans des solutions colloïdales. » On a encore soutenu que ce que l’on aperçoit au microscope « n’est en somme qu’un produit artificiel, un arrangement particulier, mais en somme accessoire, de masses coagulées ».