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-’̃m^ conception; de l’idée de nombre; le nombre pur des mathématiques n’a rien de commun avec l’espace, et nous n’avons pas besoin de l’espace pour le penser. Quand M. Bergson dit qu’on ne peut. compter les. coups .d’une horloge qu’en les rangeant dans un espace imaginaire, il généralise à tort son expérience qui est celle d’un visuel. S’il réfute les arguments de. Zénon, c’est, parce qu’il sousentend-que le mouvement doit être composé de mouvements, ce qui n’est nullement nécessaire; Je. mouvement est fait avec ce qui est en mouvement, non avec des mouvements, de même que l’amitié n’est pas faite d’amitiés, mais d’amis. La théorie de la durée n’est pas’ plus satisfaisante d’après M. B. Russell;dire que: le passé est ce qui n’.agit plus, et le présent ce qui agit,. c’est faire un cercle vicieux, c’est de plus confondre mémoire et passé. Or le souvenir et la perception sont des.. faits aussi présents l’un que l’autre; et, dans sa théorie du temps, M. Bergson a oublié le temps lui-même. Ce n’est là qu’un cas particulier d’une confusion plus générale entre l’acte de connaissance et ce qui est connu par son affirmation q_qe l’a perception pure fait partie de la matière et par son emploLdu mot a image il efface la distinction-, .entre la matière et l’esprit, l’objet .ek.le sujet,’ comme il effaçait celle du passé et du présent. Dès qu’on se refuse à faire ces. identifications, tout le système. s’écroule.. M.Gunther JA.COBY (octobre 1912) insiste sur les’ressemblances profondes qui unissentla philosophie de M. Bergson et celle.de Schopenhauer. L’entendement est pour tous deux un instrument à l’aide duquel nous opérons sur la matière; la matière n’est pour tous deux que la réalité traitée selon les méthodes de l’entendement. Cette, ressemblance entre les deux systèmes ne peut être la seule; elle en amène ^nécessairement d’au très; quand Schopenhauer dit, que la causalité est la seule catégorie de-l’entendement, il veut dire .la même ch.ose que M. Bergson quand il parle de -l’entendement comme instrument et action; les intuitions a priori de l’espace et du temps répondent aux schèmes homogènes de la philosophie bergsonienne. Mais ce n’est encore là que là première partie de ces deux philosophies, coupées d’une façon semblable. Car le monde de l’entendement est un monde- d’apparences, créé pour l’action, un monde de mosaïques, comme Schopenhauer lui-même le dit. Pour les deux philosophes, la vie est objet d’instinct; par l’instinct, nous saisissons cet être profond par-dessus les impossibilités de fait auxquelles les expérimentateurs se sont_heurtés, pour rétablir dans -un.- cadre^ purement théorique l’harmonie et i’unité_de nos idées’ ̃̃-Lionel Dauriac. Religion et laïcité (pp. 45-62). – Brillante causerie otr M- Dau^. riac montre, avec la verve, l’esprit, làvariété de vues qui caractérisent sa -iWti nière, quelle est la réalité de l’e’sprit religieux à travers les religions, et comment il se concilie avec l’esprit laïque; défini par la lutte contre le cléricalisme. François Pillon. La quatrième anti-Znumie de Kant el l’idée du premier com-ï mencement (pp. 63-120). Continuant la série de ses études sur les antinomies^ de Kant et sur les solutions néo-critËLcistes de ces antinomies, M. Pillon s’efTorce de prouver que, si Kant s’étajt rendu compte de la contradiction inhé-, rente à l’infini numérique actuel, l’exis-l: tence sans cause d’un premier être. ne: lui eût paru soulever aucune difficulté, d’autre part que, si l’on admet la subjectivité du temps durée, il n’y a pas lieu d’admettre au commencement du monde une sorte de spontanéité fortuite, comme, faisait encore Henouvier, subissanLi’in.fluence inconsciente de son panthéisme"originel. Il n’y a aucune difficulté a.,croire, en harmonie avec les exigences:? de la moralité, que « la force ou causer suprême par laquelle existe l’ordre -que nous observons dans la nature est commencement, tandis que cet ordre a_ dû commencer ̃> Henri Bois. L’idéalisme .personnel d’Oxford, M. Hastinqs Rashdall (Morale^ ei Tkéodicce)(ppA2l-l$2).– Exposëet surtout;, examen critique des thèses de M. Rash-_dall sur les rapports du bien et de l’ob.ligation, sur la nécessité de concilier le_; moralisme et l’utilitarisme, sur l’imposésibilité de l’indéterminisme,. sur. «les. preuves de l’existence de Dieu et sur la.limitation de sa puissance, qui établit uiL déséquilibre et une sorte de îjjtte à l’intérieur de la puissance divine. Dans la Biblionraplde (pp. 183-231), à signaler parmi les petites « chroniques » de M. Dauriac qui alternent avec’. les. analyses de M. Pillon, une élude ’tr.ès_, directe et très belle sur Brochard. Nécrologie. – Georges Rodier, par F. PlL;LON (293-294). r-The Monist, avril 1912-avri.l 1913. – Le numéro de juillet 1912 contient un article de M. B. Russell sur la philosophie de M. Bergson.. M. B. Russell s’attaque surtout aux deux théories de l’espace et.diitemps. La théorie bergsonienne’ de,.l’es; pace repose d’après lui sur. Une. fausse.