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27 lions personnelles de l’historien apparaissent à chaque page. Mais les philosophes auront prolit à lire ce résumé passionné des arguments classiques contre le gouvernement populaire. Geschichte der Griechischen Ethik, Zweiter Band Der Hellenismus, par Max Wdndt, 1 vol. gr. in-8 de tx-506 p., Leipzig, 1911. – Ce deuxième volume, qui sera suivi d’un troisième, raconte l’histoire de la morale grecque depuis le début du îv* siècle av. J.-C., jusqu’à la fin de l’époque des Antonins. Aristote, Kpicure, le stoïcisme, le scepticisme, eniin les derniers stoïciens (Epictète, Sénèque, Marc-AurHe), tels sont les sujets traités. Comme dans le premier volume, on trouve de longs développements sur l’histoire générale. Ce sont d’abord (p. 1-87), un vaste tableau de la civilisation hellénique au IVe siècle et ensuite une description de l’àge hellénistique (p. :W2-4C2j. Les défauts du procédé de il. Wundt apparaissent ici plus clairement que dans le premier volume, où l’étude de chaque doctrine particulière était relativement assez approfondie. D’une manière systématique, l’auteur siiicrilic l’analyse détaillée des doctrines à des considérations générales qu’il eût été facile d’abréger. Des théories d’un grand intérêt comme le nouveau cynisme, le stoïcisme de Panétius ou de Posidonius, sont traitées en quelques pages, voire même en quelques lignes, et l’exposé perd de plus en plus tout accent individuel. 11 semble que l’auteur s’abandonne à sa facilité qui est grande mais souvent superficielle. Sur aucun point, M. Wundt n’ajoute rien de nouveau à ce qui était connu et classique depuis Zeller. On remarquera par exemple combien est vague et incolore l’exposé qui est fait (pp. 121 sqq.) des principes de la morale d’Aristote. 11 est bon assurément de dominer le sujet que l’on traite. mais cela ne veut pas dire supprimer tout ce qui est précis, concret et positif. The Dynamic Foundation of Knowledge. par Alexander PHILIP, 1 vol. in-8 de ix-âlH p., London, Kegan Paul, 1913. Livre curieux, plus intéressant qu’il ne semble au premier abord, une fois dissipée une certaine confusion dans l’exposition des idées qui trouble le lecteur. Le monde est essentiellement énergie sans cesse changeante, nous dit M. Philip, et notre pensée est une action. Énergét.isme et pragmatisme, telles sont les deux thèses fondamentales du livre. thèses qui s’appellent et se complètent l’une l’autre; il semble bien que pour l’auteur la pensée soit une action parce que dans le monde tout est énergie et que d’autre part la pensée, étant une action, doive concevoir le monde, à son image, comme une énergie. On s’attendrait à ce que AI. Philip se déclarât irrationaliste et anti-intellectualiste; il n’en est rien énergétisme et pragmatisme se fondent, d’après lui, semble-t-il, sur un certain intellectualisme. D’abord, si nous saisissons la puissance et le dynamisme dans les choses, c’est essentiellement par l’idée et par une appréhension de l’intelligence. Sous la ligne immobile tracée par les activités, c’est la pensée qui saisit l’activité elle-même; la sensation nous donne des coupes de la réalité; la pensée nous donne la réalité mouvante (pp. 65-67). Et d’autre part l’énergie est, au fond, ce qu’il y a de plus solide et de plus résistant dans l’univers une pierre ne doit sa permanence qu’à la permanence du processus énergétique; un arc-en-ciel résistera à un boulet beaucoup plus sûrement que n’importe quel cuirassé (p. 238). Bien plus il y a des raisons de croire que la transmutation énergétique est dans son essence intemporelle et inextensive (p. -106). Ainsi donc la pensée nous conduit au mouvement, et le mouvement nous ramène à la pensée c’est que pensée et mouvement sont actions et que toute action est pure. Toute pierre qui tombe sur le sol exprime par son action les formes pures de la loi de gravitation et les résistances. Or le processus de la pensée représente l’action pure. séparée des caractères de particularité et d’imperfection que la sensation y introduit. La forme des choses est leur puissance dynamique, la permanence de leur processus, exprimées par la pensée. Parti d’une théorie de jugement et de la pensée semblable, parfois jusque dans les termes, à celles de James, de Jérusalem et de Bergson, et d’une métaphysique qui ressemble à la fois à celle de Bergson et à celle des physiciens énergétistes, M. Philip construit une théorie intellectualiste de la connaissance, qui se rapproche du leibnizianisme. The Problem of Truth, par II. WrLDON Carr, 1 vol. in-12 de 93 p., Londres. 1913. M. Wildon Carr passe en revue les différentes théories de la vérité, et il les étudie sous leurs formes les plus récentes, théorie réaliste de Russell, théorie idéaliste de Bradley, pragmatisme. Il les critique tour à tour la doctrine de Russell suppose que les termes peuvent exister indépendamment de leurs relations; celle de Bradley et, d’une façon générale, toute théorie qui identifie vérité et cohérence suppose que l’absolu existe,