Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, 1913.djvu/24

Cette page n’a pas encore été corrigée

24 –

respect de la dignité humaine (dans le criminel même), le souci de protéger le faible et te pauvre. Les grands jurisconsultes juifs, Hillel, Akiba, Rab savent que les questions de droit doivent être résolues du seul point de vue du droit, sans préoccupations d’opportunité et d’intérêt. La pitié même doit céder devant la justice. Pourtant le Talmud estime que le droit doit être complété par l’équité, que "dans l’ordre juridique une place doit être faite à la bonté et à l’humanité. C’est dans un esprit d’équité que doivent être appliquées. à des problèmes nouveaux les

prescriptions de la loi biblique; c’est dans le même esprit que. doit être interprété la loi en général. Au reste la tradition orale à, sans se rattacher directement à des textes, extraordinairement élargi "par ses créations originales le domaine, du droit pour le bien du monde des institutions ont. été librement organisées que n’autorisait aucun texte et qui ne pouvaient en aucune façon prouver leur justification dans la logique, des concepts

juridiques. Le droit .même de propriété subit, dans un cas particulier, une très grave restriction pour faciliter le repentir du voleur. Dans bien des cas aussi le droit strict n’est pas poussé jusqu’à ses dernières conséquences, et cela dans un but nettement proclamé {le paix sociale. Le Talmud eite:-même des exemples de jugements où le Tribunal s’est délibérément refusé à tenir compte de prescriptions légales positives afin de faire prévaloir le droit "véritable M. Esehelbacher "compare: ces jugements à ceux de M. le Président Magnaud et les ’ramène à ce principe que l’homme a des devoirs plus •hauts que ceux qui sont sanctionnés par les paragraphes d’un code.

•M. Juuus Gut.tsiann recherche les rapports, de Spinoza avec l’aristotélisme et arrive à cette conclusion que Spinoza se distingue d’Aristote par la notion de connaissance "qu’il doit Descartes, qu’il

substitue à la notion aristotélicienne de forme l’idée de loi de la science moderne, mais qu’il arrive avec cette notion de loi aux mêmes résultats qu’Aristote avait atteints avec le secours de la notion de forme :bref que le système de Spinoza est la traduction, dans le langage de la science moderne, de la philosophie aristotélienne. Spinoza est à Descartes ce

qu’A risto’te. fut à Platon, le métaphysicien succédant au .critique de la connaissance. xM. J, Horowitz retrace’ V évolution du Judaïsme- alexandrin sous l’infLuencé- de Philon, Les Grecs d’Alexandrie étaient saturés de’ culture hellénique, le grec Hillel n’est certainement pas l’inventeur 1. de « la loi d’or de Jésus de Nazareth.» elle était bien avant lui connue et pratiquée. Sous leur titre trop modeste (Les principes de la prédicationjuivecontemporainë) M. Levin traite un véritable programme’ de philosophie religieuse. Seul l’idéalisme, pense-t-il, donne une fin à l’existence; c’est seulement dans le domaine de l’idée" que nous découvrons le sens de-la. vie et sa valeur. La religion n’est plus et ne peut plus être aujourd’hui seulement t affaire de sentiment elle s’efforce à tirer toutes les idées de la croyance en Dieur et à l’âme. Le Dieu du judaïsme ;n’est ni une idée ni un concept il est lasource vivante de l’harmonie universelle; le monde est un, et son unité a son fondement dans l’unicité de Dieu; êtreJuif, c’est confesser comme raison d’ètre:.de_ toute existence le Dieu unique. Un Dieu identique à la nature serait soumis à la!, nécessité physique pour la. croyance" Dieu est l’Eternel, au-dessus de. l’espace et du temps; son être tout spirituel est doué d’une incomparable liberté créatrice; -̃ il est transcendant, personnel. Pour le judaïsme l’âme comme Dieu n’est point une Idée, mais une essence; elle est une,’ douée de liberté, et en ce sens elle est l’image de Dieu, étant comme lui subs-, tantielle. La nature animale en l’homme s’oppose à l’esprit, l’oblige à un_c.ombat" dans lequel l’arme de l’esprit est .l’idée morale, la volonté de Dieu reçue et acceptée par la volonté de l’homme l’homme moral agit devant Dieu, avec* Dieu et selon Dieu. La moralité est un ordre légal institué par l’âme le mal est. la violation du droit, il est tout négatif et tout éphémère. L’idée de moralité nous mène à celle d’humanité la race des hommes est une, tous les hommes étant fils de Dieu; l’àme de l’histoireiest la solidarité des peuples sous les principes de la civilisation. Les idées de mora- n lité, d’humanité, de rédemption, de perfection sont apparues d’abord- dans le peuple d’Israël comme idées religieuses; t. le peuple juif est un peuple de missionnaires en l’idée de mission se révèle la signification de son histoire.- Le peuple « élu » est le missionnaire du royïumëTTde Dieu qui sera l’humanité unie dans la croyance du Père céleste, la paix universelle assurée par la pratique de- la loi morale, de la justice et de l’amour.. Dans une étude remarquable; M.MAX Escheluacher montre le rôle du droit et de l’équité dans lajurispruden.ee duTalmud. De même que la Bible, le Talmud est dominé par le sentiment du .droit,, le