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quête s’impose avant de les admettre. Si cependant, par liypothèss, on les considère un instant comme prouvés.; en étudiant 1»; psychologie de ces personnalités manifestées physiquei»e.nit, M. Flouïnoy montre qu’elles ne sont, comme celles qui ne se manifestent qu’à travers le médium, autre chose que des divisions de conscience ou des élaborations hypaoïdes du médium. Ici encore, rien qui (en dehors des pMuomeries physiques encore bien douteux), no’ puisse s’expliquer par Vinumgination subliminale et la télépathie des vivants (p. 389).

JULES Goobtier De VutUîlê que. présentterail &ii psychologie l’emploi d’un st/stème approprié de symboles et de signes (p. 403-j426). – M. Courtier a projeté de doter la. psychologie d’un instrument d’analyse plus parfait que le langage ordinaire. C’est; suivant lui,, à l’absence d’une langue spéciale de symboles et de signes particuliers que sont "dûs les résultats précaires des recherches psychologiques. « Le langage ordinaire, dont elle use, est insuffisant pour noter les états de conscience, pour en noter tous les éléments et tous les caractères. Ce langage, est trop long, trop · lent, trop vague pour spécifier exactement an cours d’une expérience tous les termes de la série de ces états dans un temps donné » (p. *0fi). Sans doute le langage n’est-il pas pour la recherche psycholologique un instrument parfait mais est-il bien certain que si, comme le propose M. Courtier, on désignait par des symboles littéraux les "divers ordres -de sensations, par des coefficients spéciaux, les [mages, les schèmes, les idées, leur intensité, teur caractère agréable ou désagréable, etc., enfin par des signes spéciaux le rapport que ces états de conscience soutiennent entre eux, est-il bien certain que, par cet. artifice, il faut l’avouer, un peu puéril, on aurait supprimé l’entrave qu’apporte le langage a l’analyse psychologique développée. Lorsqu’on aura écrit a pour sensation auditive, «pour sensation musculaire, v pour sensation visuelle, aMra-t-on supprimé ce que ces mots ont de trop vague? « La plupart des mots, écrit M. Courtier, à l’aide desquels ou dénomme les faits psychologiques sont métaphoriques et ne traduisent ces- faits qu’à l’aide d’imases inclinations, penchants. » Cet inconvénient, M. Courtiercroit-il vraiment ravoir supprimé lorsqu’il propose d’écrire Ap, au lieu de tendance appétitive, Pp pour tendance esthétique, 1 pour colère, et Tr pour tristesse?

Une science, a dit Condillac, est une langue bien faite. C’est peut-être cette pensée qui a inspirè la tentative de N» II Ouin-juitlélJ.TH. Flooksoï -.Esprits et médiums (p. 331-331). –En son essence la doctrine d’ Allan Cardée, est la conclusion des deux prémisses .suivantes

1° Tout phénomène intelligent a une cause intelligente; 2° les messages fournis par un médium ne peuvent pas provenir du médium lui-même, ou des autres personnes présentes, ni lui ni elle n’ayant conscience d’en être les auteurs. Mais la psychologie moderne a montré par l’étude des phénomènes inconscients et du dédoublement de la personnalité que les esprits qui se manifestent dans les expériences spirites résultent de processus « spiritogènes » (p. 2S9). surgis du médium lui-même. L’hypnotisme, la dissociation, l’inconscient peuvent-ils expliquer tous les phénomènes spirites?

Avant de faire intervenir l’hypothèse de l’action des désincarnés, il faut tenir compte de nos processus de mémoire et d’imagination subconscients et delatransmission au médium de renseignements

venus de son entourage, et qui expliquent le fait que les créations médiumniques soient en contradiction avec les facultés normales du médium. Parmi ces causes d’illusions, M. Flournoy insiste particulièrement sur 1" l’a cryptomnésie dont la belle observation qu’il a rapportée de Mlk Smith présente de si remarquables exemples 2" la télépathie. Cette dernière soulève d’ailleurs bien des probièdjes, que les spirites résolvent en invoquant ici encore l’action des désincarnés. Le meilleur moyen, dit M. Flournoy, est de se borner, selon l’habitude de nos sciences, à formuler des lois empiriques. Nous pouvons dire, je crois, que la télépathie entre vivants, particulièrement entre les membres d’un groupe spirite et le nié-.dium, est une de ces lois,, quoique bien vague jusqu’ici quant à ses conditions déterminantes. Le seul point qui me paraisse digue d’être relevé, parce qu’il s’observe souvent, c’est que les idées des assistants qui ont le plus de chance de se transmettre au médium sont celles qui se trouvent en quelque sorte à l’état naissant ou évaQescent, je veux dire, sur la limite entre la conscience et l’inconscience, en train de passer de l’une à

l’autre » (p. 8"3). Il j aurait là une affinité que M. Flournoy compare à celle qu’on •observe en chimie, sur les corps « à l’état naissant ».

Restent les phénomènes de médiumnitê physique mouvements d’objets sans contact, lévitation, matérialisation,, etc. Estil possible de les nier purement et simplement! Cette attitude ne serait guère scientifique mais un supplément d’en-