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définitions courantes sont, comme le montre brièvement M. Meyerhof (p. 129 sqq), parfaitement insuffisantes. Définir par exemple, l’homme responsable comme celui dont les actions sont motivées, c’est ne rien dire ; car si motif signifie cause, il est évident que les actions de l’aliéné sont motivées ; si motif signifie motif qui nous parait raisonnable, toute cause d’action que je ne trouve pas en moi-même par l’observation intérieure fait un aliéné de celui qu’elle fait agir, il faut alors créer une catégorie de motifs « normaux », dont le critérium est impossible à déterminer : ce sont les difficultés inextricables où se débattent von Liszt et les juristes et les médecins qui le suivent (p. 131). — C’est un des grands mérites de M. Meyerhof d’avoir toujours en vue les applications pratiques des théories psychologiques et médicales : par là il a été détourné des complications excessives et des distinctions arbitraires des théories en vogue dont il cite et discute minutieusement les thèses principales.










Dokumente der Gnosis, par Wolfoa’ng Schuetz, 1 -vo:i. in-8 de xci-244 p.,

.Iéna,Eugen Diederichs, 1910. – M. Schultz

s’est proposé de contribuer ,â la connaissance du mysticisme en général par une étude spéciale de la gnose, c;est,à-dire de l,ensemble des doctrines théosophiques qui ont au début de d’eue chrétienne .tenté une synthèse originale du judaïsme, du christianisme, des philosophies grecques, et de diverses théogonies et mythologies orientales. La classification des divers systèmes gnostiques .diffère .tellement selon lés auteurs, et l’interprétationmême des doctrines -est si

difficile;qu’il y avait intérêt à mettre sous les yeux mêmes des lecteurs les principaux textes -sur lesquels s’appuie notre connaissance du gnosticisme, les « documents de la.gnose », pour en’faire toucher du doigt, l’intérêt et la complexité. Le seul moyen d’arriver à ce résultat était, comme l’a fait M. Schultz, de publier et de traduire un choix de ces textes. De la sorte ce n’est plus un système, une construction doctrinale qui nous est offerte, mais la matière -même des interprétations. L’exécution du travail a été guidée ipar .les principes suivants les textes sont choisisdans ce qu’on ’peut appeler la belle époque du gnosticisme, c’est-à-dire dans les quatre siècles limités par les -dates de 500 .avant J.-C. et de .200 après X.-C ce sont les textes les -plus .pleins M les ’plus significatifs qui sont traduits, les pages simplement bizarres et fantastiques ne sont prises en considération que dans la mesure où cela était nécessaire pour que le Jecteur ne ,se -fit .pas du gnosticisme en général une image trop idéalisée. -Souvent les textes nous sont arrivés en si mauvais état qu’il était impossible d’en donner une traduction mot à imot, -qu’une .élaboration préalable était nécessaire,; le plus souvent aussi une théorie gnostique ne nous est parvenue que rapportée par un «cri vain qui y mêle ses critiques, -ses remarques il fallait évidemment éliminer de la traduction ces éléments adventices et transposer le texte en style direct. &H Schultz a accordé à Hipp.olyte’ comme hérésiotegue une créance .plus considérable que les -historiens, du gnosticisme ne le font d’ordinaire et Je choix de ses textes s’en est naturellement ressenti. Il a aussi plus largement .puisé qu’on ne le fait .d’habitude ’dans les sources juives (n° i, le livre de la création de l’enfant) etpaïennes (ne 6, Poimandreset ,n° 8 liturgie de Mithra), -ce qui lui a permis de donner de la Gnose uneimage imoins étri- 4 quée. Sa. classification des systèmes .gnostiques (en systèmes judaïsants, païens, parses, nihilistes et valentiniens) ne s’impose pas plus que toute autre1; mais elle a l’avantage d’introduire de l’ordre dans une matière essentiellement chaotique, et elle .n’a d’ailleurs aucun inconvénient, .M. -Schultz ayant dans une copieuse et savante introduction précisé les points .de vue particuliers des différents systèmes et des sectes gnostiques et très suffisamment fait connaître les lacunes de notre connaissance du -gnoticisme. Quandino-us aurons dit que .M. Schultz a satisfait aux exigences de l’érudition en indiquant à la ,fin du livre les références précises de ses -textes et les points épineux de -leur exégèse, il ne nous restera .plus qu’à remercier hauteur d’avoir au prix de considérables efforts mis à la disposition de tous des textes difficilement accessibles et pourtant d’un très vif intérêt philosophique. et religieux..

-Histoire du dé^reloppement de la chimie depuis Lavoisier .jusqu’à nos jours, par A. ,’LA.DEBDtjBG, traduit de l’allemand par .A. Corvisx; 1 vol. gr. in-8 xle,388 p. Paris, A.-Hermann,[1909! – Recueil de leçons professées a l’Université ,de Bréslau. M. ;Lad*enburg commence par exposer l’état de Jascienceà l’époque où régnait .la théorie du phlogistique, et il montre comment, devant l’accumulation des faits, ses partisans durent à plusieurs reprises la transformer et finalement -l’abandonner.. 11 est curieux de constater combien, avant que Lavoisier eût fait de la balance l’instrument fondamental du chimiste, les premiers chimistes se souciaient peu des relations