et arbitraire. Il propose : 1e une œuvre de préservation sociale, par l’accroissement considérable des forces de police ; 2e une œuvre de moralisation, si possible, et d’utilisation des criminels. Pour les criminels d’occasion et de passion, les établissements spéciaux proposés par l’école italienne lui paraissant un système dispendieux et impraticable, l’auteur recommande des corps disciplinaires coloniaux ; l’économie est sûre, mais comme profit moral et comme traitement, cela parait trouvé ! Pour les criminels de profession, la déportation coloniale dispersée avec travaux publics, sous des chefs capables de servir de contremaîtres dans les principaux métiers, et avec la discipline des corps militaires devant l’ennemi. Enfin, pour les aliénés criminels, des asiles spéciaux. Tous ces régimes comporteraient d’ailleurs une durée indéterminée. — En somme, à côté de beaucoup d’idées justes et de suggestions intéressantes (en particulier sur la nécessité de moins se laisser hanter par des considérations de responsabilité subjective, et sur l’urgence d’une meilleure « utilisation » des criminels et de la réorganisation de notre système de pénalités par le moyen de travaux publics intelligemment dirigés) — on peut trouver que dans ce livre bien des questions pratiques sont aussi rondement traitées que certaines questions théoriques, et que l’auteur se fait — ou veut avoir l’air de se faire – de singulières illusions sur la valeur éducative des années coloniales.
Lamarck. Choix de textes et introduction, par G. Revault d’Allonnes, 1 vol. in-8° de 222 p. Paris, Louis Michaud, s. d. – L’idée de grouper les pages les plus significatives de Lamarck est heureuse, car les ouvrages de Lamarck ont le double inconvénient d’être rares (à l’exception de la Philosophie zoologique récemment réimprimée) et de lecture pénible. Lamarck écrivait mal, son vocabulaire a vieilli, ses classifications ont perdu beaucoup de leur intérêt. Mais par endroits, quand il expose les grands principes du transformisme, quand il condense en formules les doctrines qu’il avait construites par toute une vie de patientes, recherches, il atteint une remarquable netteté et la page mérite d’être sauvée de l’oubli. Le choix fait par M. d’Allonnes nous paraît très judicieux. Il faut aussi louer l’introduction étendue et la bibliographie précieuse qui l’accompagne. Cette bibliographie est très complète en ce qui concerne les œuvres de Lamarck lui-même, insuffisante peut-être quand elle signale les ouvrages sur Lamarck. Nous regrettons notamment de ne pas y trouver mentionnés : l’article de M. Le Dantec sur Lamarck paru dans la Revue blanche du 1er novembre 1902 et reproduit à la fin de son livre sur Les limites du connaissable, l’ouvrage du même auteur intitulé Lamarckiens et Darwiniens, l’article de Giard Les idées de Lamarck sur la métamorphose (comptes rendus de
la Société de Biologie dû 10 janvier 1 003). : l’ouvrage d’Aug. Pauly,. Darwinismvs zinck Lamarekismus. (Miittcken, 1905). De plus’ ne serait-il pas bon de nous dire quels grands : naturalistes contemporains, sont restes fidèles à. l’esprit du lamarckismej1 de citer au moins quelques noms sommé1 : ceux de- : Romanes et de Copeî l’ Cela dit, nous louerons sans Déserve la biographie et le résumé de la doctrine que nous présente M.. d’AISonnesi Certes il était difficile d’apporter du nouveau : Lamarek n’est plus à découvrir. Mais M. d’Mlonnes a fait un. excellent usage des tex-tesy des documents rassemblés par la famille et par les disciples de Lamanck, 1 et surtout de l’important ouvrage trop oublié de Blainvrlle et Itlaupied, ¥ Histoire des sciences de l’organisàtiani et de leurs. progrés, comme : base de la, philosophie (3 ; vol. tS45). On trouvera même dans cette— introduction deux idées sur Lamarck qui ne sont pas assez répandues la première c’est que : Lamarek a parfaitement compris et signalé, awahf Darwiir et Wailace, le rôle de la sélection naturelle ( « fi Phil. mol. p. i, ch-}, : remarque qui rend encore plus étrange, le. jugement sommaire de BaTwin Les ; œuvres^ de Lamarek me paraissent ; extrêmement pauvres ; je n’en tire pas un fait, pas. uiïe idée » ; • – la seconde c’est que la psychologie de Lamarck, loin de se confondre avec celle de Condillac, distingue ; ; nettement : l’attention de la. sensation, insiste sur le rôle ded’efïort, de la v.oionté, ! en un mot s’oppose au sensualisme de ; l’époque.
La Philosophie de S.-S. Laurie, par G. Remacle, 1 vol. in-8 de > ; xxn-S24 p. Bruxelles, Weissenlîruck et Lainertin, 1909. ̃ – Nous renonçons à résumer en quelques lignes le vaste et audacieux système* édifié lentement au’cours d’une2 ; longue vie d’effort et de— dénouement par le’solitaire écossais dont M. Remacle : nous rapporte ici les principales médita-tions sur Flromme ; sur le monde, et sur Dieu. Méditations singulières non seulement par ta ; complication. un peu gauche de leur forme continuellement abstraite. mais encore et surtout par" l’attitude phiicisopWque qu’elles révèlent, par l’espèce.. d’indépendance et d’originalité qui se marque-en elles malgré leur apparence livresque, malgré Paecéptatieri1 vraiment
