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été nombreuses, et plus d’un des extraits que cite M. Binet ne manque ni d’intérêt ni de portée. Malheureusement, il est difficile de prendre une connaissance précise de l’enquête, d’après le rapport de M. Binet où se mêlent d’une façon constante aux fragments d’opinion des enquêtés les « idées directrices », les remarques parfois ironiques et les suggestions personnelles de l’enquêteur. Il y aurait eu profit, semble-t-il, à diviser le travail en deux parties, et à séparer de l’appréciation critique le compte rendu objectif de l’enquête ; M. Binet n’a-t-il pas suivi cette méthode lorsqu’il a étudié la consommation du pain à l’École Normale d’Auteuil ? — VI. Le surmenage par suite du travail professionnel au XIVe Congrès international d’Hygiène et de Démographie, Berlin, septembre 1907, par A. Imbert. De cette étude à la fois scientifique et généreuse nous détacherons les vœux les plus formulés pour la sélection des ouvriers suivant la fatigue exigée par tel ou tel travail, pour les changements d’occupation qui évitent le surmenage par monotonie.











VU. Morale et biologie, par F. Ral’h. L’esprit de cette discussion est bien marqué par la conclusion « A la biologie et à la morale sont communes la notion de nature, d’évolution, etc., d’autres, peut-être, plus particulières, comme nous l’avons mi. Mais la réduction de la morale à la biologie, ou l’assimilation, sans réserves, de quelque façon qu’on l’entende, des lois morales aux lois biologiques est, pour le moment au moins, un rêve. Une science jeune peut recevoir d’une science constituée des inspirations, une impulsion. Lille ctï-se d’être une science, si elle l’imite. » VIII. La démonstration mathématique [Critique de la théorie de M. l’oincaré, par En.HOMi Goulot. M. Goblot insiste surtout sur la méthode de raisonnement par récurrence il contebte qu’elle se retrouve dans toutes les démonstrations mathématiques. Le type de la démonstration

mathématique est bien plutôt fourni par la démonstration géométrique qui n’est pas réductible en syllogisme, tandis que SI. Poincaré finit par réduire le raisonnement par récurrence à une « série de syllogismes en cascade ». NI. Goblot termine par d’intéressantes remarques sur les rapports de l’algèbre, géométrie qui est une analyse abstraite, et de la géométrie intuitive qui est une science naturelle, enfin sur la position philosophique de M. Poincaré qui est.aux yeuxde M. Goblot, un intellectualiste pur – IX. Langage et pensée, par Binet et Simon. Analyses de l’état du langage chez les imbéciles, de son rapport avec l’allaiblissement de la pensée, suivant la méthode psi/chogénique qui a été déjà exposée dans le premier mémoire elles amènent les auteurs à formuler ces trois thèses qu’il une pensée sans images, qu’il y a une pensée sans mots et que la pensée est constituée par un sentiment intellectuel. X. Hygiène et pédagogie [Le Deuxième Congrès international d’Hygiène scolaire), par Chaules CHABOT. XI. Le pragmatisme, parG.CANTECoK M.Cantecor a étudié tour à tour les origines, le contenu et la valeur du pragmatisme, avec une netteté d’exposition, une franchise d’allure, une fermeté de jugement qui ne nous paraissent rien laisser à désirer. Nous aussi, nous serions disposés à ne voir dans le pragmatisme, selon l’excellente expression de M. Cantecor, que « des paradoxes provocants qui se hâtent, quand viennent les objections, de se changer en banalités inofïensives ». Une seule question nous arrète ; si la philosophie du pragmatisme est aussi debile et aussiinconsistante que M. Cantecor la représente, comment a-t-elle pu faire dans les différents pays tant de dupes de qualité ? XII. Etude sur In réflexion, par Etienne Maigre. Observations pénétrantes et condensées qui suivent l’activité de la pensée depuis l’effort automatique d’attention jusqu’à l’efl’ort méthodique de la recherche mentale et jusqu’au seuil du mécanisme de la découverte. XIII. Essais de chiromancie expérimentale, par A. Binet. Nous avons indiqué, à propos du mémoire n° 4, la conclusion de M. Binet elle s’accompagne

d’un pronostic favorable à l’avenir des études chiromanciques. XIV. Causerie pédagogirjue, par M. Binkt, consacrée à la vision des écoliers, aux nouvelles classes d’anormaux, au contrôle du rendement, etc.

Revue des Idées (N" U h% St ;

13 août 1907 à 15 juin 1908).

A. Mkii.i.et, La lieligion indo-européenne (15 août 1001). La linguistique tend à prouver que les peuples indo-européens ont eu une notion de Dieu, qui leur est propre, et qui se distingue de la notion de dieu chez les races asiatiques. Le dieu indo-européen est un fait naturel ou social auquel on attache une importance particulière ; il n’a pas de nom distinct de celui du fait en question ; il n’est pas une personne ayant un nom propre ; c’est le fait lui-mème, c’est son essence, sa force intime. II faut noter qu’il n’y a pas de termes d’origine sûrement indo-européenne, pour désigner le lieu du culte, le sacritice, ni le prètre. L’archéologie préhistorique de l’Europe ne révèle guère d’idoles, elle indique plutôt l’absence de dieux per-