l’autre, elle est différente. Sur Conclillac, il y aurait aussi des choses ; à vérifier.
M. F. Strowski dit que l’art de la biographie est un art charmant et difficile. Mais à partir de la page 198, la méthode change ; il vient des chapitres qui forment comme des îlots, rompant le courant. Il y a un défaut de composition, sous lequel la biographie se continue. Les contemporains de Biran ont d’abord procédé du xviiie siècle siècle ; presque-tous ont subi des influences extérieures : Chateaubriand a émigré, Stendhal a voyagé, Mme de Staël, Cousin aussi. Biran est resté en France, il s’est dégagé du xviiie siècle siècle par ses seules forces. Il y avait là une grande source d’intérêt. — Il y a eu en Maine de Biran une force intérieure que le livre ne marque pas ; il semble montrer un homme ne sachant pas ce qu’il veut ; ses contemporains donnent l’étude du moi comme base à leurs idées : mais Biran a eu l’idée du moi avec plus de force encore. Sans cesser d’aller au hasard, Montaigne a une maîtresse forme, qui résiste à la vie. L’histoire sentimentale de Maine de Biran présenta beaucoup d’intérêt ; M. Strowski rappelle l’histoire de son premier mariage, très touchante. À travers sa vie mondaine, il a cherché des diversions à sa douleur. Le regret de sa première femme est resté intact. Il y a un courant profond qui se cache. Sa vie religieuse a pu être commandée par une même sorte d’activité. Il aurait fallu parler davantage et mieux de Pascal, qui jette une sorte de coup de sonde, et qui va au fond des. choses. L’influence de Pascal était très importante.
Le livre est donc intéressant, vivant, mais peut-être un peu superficiel, pas assez personnel et profond.
M. de Lavalette-Mombrun fait observer qu’il y avait une grande nécessité à décrire la vie extérieure de Maine de Biran, très peu connue auparavant.
M. Strowski observe qu’il fallait insister beaucoup sur la vie extérieure, mais justement comme illustration de la vie intérieure.
M. l’abbé de Lavalette-Monbrun est déclaré digne du grade de docteur ès lettres.