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..présent -il. fait au. génie la, grâce dé, se révéler en. lui avec une intensité particulière, et,, ayec. des rémissions qui permettent à son intelligence .de conserver ses dons- at.de les îtransmettre aux autres hommes. Mo.ïse, le. fondateur des trois grandes. religions mosaïstes, a reçu ainsi la révélation de la-puiSsance: créatrice et l’a transmise-à ses semblables dans son œuvre., incomparable c’est à lui que nous devons le monde moral où nous vivons;,ce monde. n’e.st ..pas né d’une longue évolution, mai§:d’une subite illumination, .du génie éclairé par la puissance créatrice, .parJDieu-.

Le petit..livre. deiM, Ziegler constitue, comme on le voit, une preuve nouvelle ?de;l;infl.uence.de:la:pensée dg M- Bergson après le :modernisme catholique, c’est le modernisme juif qui s’efforce d’utiliser les .conclusions ÀeA’JSvalution Créatrice. Die Lehre des Thomasvon Aquino de Fassionibus, Animas in QnéH,ea Analy.tisehen Dars/tellung, par M.Meier, ifv.ol. inT8.de;Sv-160 p., Beitr-. z. Gesch. d. Phil. d.MUtelalt., publiés par C.Baeumker, Bd. XI, H.,2, Munster ï. W., .Aschendorff,:19i2. *=-,La.pré.face, très documentée, établit un certain nombre de

.rapprochements .en.tre la doctrine thomiste et la doctrine cartésienne, des passions;. un travail plus étendu sera con.sacré. par l’auteur, à > ce sujet. Dans le .présent ouvrage. l,a, doctrine de saint Thomas se trouve étudiée toût spécialement au point :de vue des sources quhèn conditionnent historiquement le contenu. Il ne s’agit donc-pas d’en recommencer .une fois de plus -l’exposé dogmatique, -mais de déterminer les matériaux dont .notre philosophe, s’est servi pour la constituer, et l’élaboration qu’il a dû leur faire .subir, pour les réduire à l’unité. Saint Thomas a su .réunir en,.effet tout ce que ses., prédécesseurs" avaient accumulé é dîQhseryations, pour en construire un système synthétiste au se manifestent sa puissance créatrice’ et son talent archi.tectonique. Le platonisme avait envisagé

les passions d’un .point de vue éthicodialectique; Aristote les avait traitées

-.d’un-:ppinl de -vue empirico-’biologique; ces deux tendances viennent, se concilier dans, le- thpmisme ’.comme dans l’unité organique d’un, même tout.

C’est en se plaçant à ce point de vue qu’on envisagera. d?abord les passions: de l’âme sen général, :ênsuite les passions considérées .chacune en particulier. Les passions de l’âme en général (1" partie) posent le problème des diverses significations du terme passion, la matière et la forme des passions, le sujet où elles résiface de Dieu, elle proclame aussi,que l’homme se rapproche de Dieu et se,;con,cilié Dieu par la moralité. Là est .la.fo.rfie.. durable de la religion; sans -l’identité établie par le mosaïsme entre Dieu ;et le monde moral la religion n’aurait, pas joué dans l’histoire de l’humanité lejrôle qu’elle y a joué et qu’elle jouera,sans -̃< doute toujours. Inversement la force de la science consiste dans la ïptiissance qu’elle confère à l’homme sur/le monde matériel et visible, dans le ;bien-être qu’elle lui permet de conquérir: aussi prétend-elle aujourd’hui à la touterpuissance et vient-elle contester à la ïreligipn jusqu’au droit d’exister. Le conflit- entre la science et la religion porte principalement sur l’idée de Dieu comme telle et sur la révélation du monde moral. Pour les religions inspirées du mosaïsme, --̃Dieu est un être personnel, créateur de l’univers, tout-puissant, qui acrééKhojnme,à son image, qui dirige son existence par sa Providence et juge ses actions.^ La science ne reconnait point de Dieu. personnel, nie la création, nie la providence, nie les sanctions su praterrestres, »et, n’étaient des raisons pratiques, politiques et i sociales qui les arrêtent, tous les.savants se déclareraient hostiles aux religions positives. .’–r

Pour la science la moralité .niest-. pas l’apanage exclusif de l’humanité; produit de l’hérédité et de la sélection, -elle -ne dépend pas de Dieu et ne requiert -pas Dieu tout en elle vient de la.iterre et est tourné vers la terre.

Quelque àpre que soit le conflit, il faut pourtant, pense M. Ziegler, pour :1a paix de l’humanité, travailler à il’apaiser.. La religion fait tellement partie-,de la nature psychologique de l’homme que ,̃ rien ne pourra empêcher celui-ctde porter son regard plus haut que vers [la:J,er.ré. II, faut donc rechercher si la science èt.-le droit de nier Dieu comme puissânce.ipôsitive et de considérer le monde moral comme (l’origine et de nature purement humaines. M. Ziegler, pense -que. la science n’a pas ce droit M. Bergson a. montré que l’intelligence n’est pas ..tctut.e, la vie, que la puissance créatrice dépasse infiniment l’entendement comment, la partie pourrait-elle, s’élever au-dessus. du. tout pour le juger et pour’déclarer.que ce qu’elle ne comprend pas: n’e’xistepas? D’autre part M. Bergson nous a’révélé.la puissance créatrice qui est dans les choses et dans l’homme; c’est une force tputer puissante, immortelle, unique,; person?nelle, puisqu’elle crée en chacun de nou_S: une individualité propre c’est, un créateur éternel, sans cesse actif et partout