– 19 ressant que l’organisation à Leipzig, par le professeur K. Lampreeht, d’un séminaire d’histoire universelle, – en fournissant sur deux questions importantes d’excellentes bibliographies (<>. Weill -« Le catholicisme français au xixe siècle; L. Halphen Les premiers Capétiens en France), eii exposant enfin et en commentant les diverses théories historiques, ou même sociologiques, défendues en France, en Allemane, en Italie. (N.B le volume de cette année ne renferme rien sur l’Angleterre.) En ce qui concerne la philosophie de l’histoire, les articles suivants doivent retenir notre attention. F. Raoii Idéalisme et réalisme hislvrique, h propos d’un livre de M. Simniel (n’J de février). L’importance de l’article fait qu’il mérite plus qu’une brève mention, il mérilu surtout qu’on le lise. M. Rauh commence par résumer le livre et les idées de M. Simmel. Il en dégage les deux thèses fondamentales 1° thèse de l’individualité, comme objet propre de l’étude historique, ̃ – 2° thèae du subjectivisme. ° Thèse de l’individualité – D’unepart, nous dit M. llauh, il. Simmel a rétréci la notion de l’histoire en faisant à l’histoire artiste une place prépondérante à laquelle elle n’a pas droit en effet, à côté de l’histoire artiste, il y a l’histoire sociologique (MM. pûrkheim, Simiand), qui étudie lés ̃ séries sociales (par exemple le capital, – c’est-à-dire une abstraction, mais une abstraction ayant quelque chose de réel, d’efficace), et il y a aussi l’histoire pure (MM. Langlois, Seignobos) qui voit dans les individus et dans les accidents, – et non’ plus seulement dans les institutions, – la cause, ou tout au moins l’occasion, des événements. Ces trois conceptions, du sociologue, de l’historien artiste et de l’historien pur, sont également légitimes. D’autre patt, M. Simmel a élargi à l’excès la notion de l’histoire, en y faisant rentrer tous les faits comme tels, en ne distinguant pas parmi ces faits t" des faits permanents, intemporels, homogènes (« dont s’occupe le physicien ’social ») – 2° des faits datés et qualitativement différenciés (dont s’occupe seulement l’historiën). ° Thèse du subjectivisme M. Simmel, idéaliste, est par là partisan du subjectivisme en histoire. Mais son subjectivisme, en devenant un scepticisme, n’est-il point trop absolu"? – Est-il vrai en effet que l’histoire sera différente si elle est traitée par un petit bourgeois d’une petite section de l’Église à savoir l’Italie et l’Espagne – à tout le monde catholique ». Iluziunea realista (L’illusion réaliste), par C. Antoniade, docteur en philosophie. 1 vol. in-S de ITô p., Bucarest, typographie F. Gôbl fii, 1901. L’auteur reprend le vieux problèmc de la connaissance. Il examine successivement le réalisme du sens commun, le réalisme de la science physique et le réalisme métaphysique et montre que ces conceptions de la réalité sont illusoires. Pour le sens commun, la sensation apparaît uniquement comme un fait externe, objectif. Le monde extérieur est tel qu’il est perçu, étendu, colorié, résistant, sonore, etc. C’est le monde réel, qui existe indépendamment de toute conscience. L’esprit a un rôle passif celui d’un miroir, qui reflète le monde tel qu’il est. Cette vue réaliste du sens commun est rectifiée par la physique et la physiologie. Les sensations de couleur et de son, qu/on prenait pour une propriété -absolue de l’objet externe, sont liées à la constitution et au fonctionnement des organes des sens et de nos centres sensitifs. La lumière, lachaleur, le son qu’on attribuait aux’ choses sont conçus comme des mouvements qui se propagent dans l’espace selon des lois. Ainsi, la physique postule une existence objective inconditionnée, mais lorsqu’elle veut la déterminer, elle est forcée de la construire en termes de conscience. L’auteur expose en dernier lieu divers systèmes métaphysiques sur la nature de la réalité et conclut que l’idée de substance, de chose en soi, d’inconnaissable, est une nécessité de!a pensée à laquelle ne correspond aucune réalité distincte de la conscience. REVUES ET PÉRIODIQUES Revue de Synthèse Historique (année 190
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