W. Dilthey, né à Biebrich le 18 novembre
1833, après avoir fait ses études à
Heidelberg et à Berlin, enseigna aux
Universités de Bâle, Kiel, Breslau et, à
partir de 1882, à l’Université de Berlin.
Il était membre de l’Académie des
Sciences de Prusse. Sans compter différents
travaux parus dans les Abhandlungen der preussischen Akademie der Wissenschaften et dans l’Archiv für die Geschichte der Philosophie, Dilthey a
écrit : Das Leben Schleiermachers (1 vol.,
1860-1863) ; Einleitung in die Geisteswissenschaften
(1 vol., 1883) ; Das Schaffen des Dichters, Bausteine zu einer Poetik (1887) ;
Das Erlebnis und die Dichtung (1905), qui
contient des études sur Lessing, Gœthe,
Novalis et Hölderlin. Ce n’est que lorsque
les différents travaux que M. Dilthey a
publiés dans des recueils différents
seront réunis que l’on pourra apprécier
l’ensemble de son œuvre. Pour ce qui
concerne les tendances fondamentales de
sa philosophie, nous renvoyons le lecteur
à l’article sur le « mouvement philosophique
contemporain en Allemagne »
paru dans le numéro de septembre 1908
de la Revue. Le mérite de Dilthey a été
surtout d’avoir défendu avec la plus
grande énergie l’autonomie de la vie de
l’esprit ou de ce qu’il appelait Geisteswissenschaften,
dans un temps où les tendances
naturalistes étaient prédominantes
en Allemagne. Tout en étant un adversaire
de la métaphysique intellectualiste,
Dilthey considérait la conscience métaphysique
de la personnalité comme
quelque chose d’éternel. Non moins
importante est la lutte de Dilthey contre
le subjectivisme et sa recherche d’une
objectivité vraie. C’est à cet égard que
ses travaux sur ce qu’il appelait expérience
intérieure (Erlebnis) sont du plus
haut intérêt. L’influence de Dilthey
comme professeur et comme maître a été
considérable.
En O. Liebmann l’Allemagne vient de
perdre un des plus grands représentants
du kantisme de la deuxième moitié du
xixe siècle. Il était né à Lœwenberg
(Silésie) le 25 février 1840. Il fit ses études
à Iéna, Leipzig et Halle. Il enseigna aux
Universités de Tubingue et de Strasbourg,
et, à partir de 1882, à l’Université d’Iéna.
Ses ouvrages les plus remarquables sont :
Kant Und die Epigonen (1863), Analysis der Wirklichkeit (1876, 4e éd. 1911),
Gedanken und Tatsachen (1886), Die Klimax der Theorien (1884).
Il a fait aussi
un volume de poésies philosophiques,
Weltwanderung. Liebmann est un des
premiers qui ont lancé l’appel Retour à Kant.
La critique qu’il fait de la biologie
et de la psychologie mécanistiques est
importante, et, à cet égard, son ouvrage,
Analysis der Wirklichkeit, dont le style est
d’une beauté remarquable, présente un
grand intérêt.
Nous apprenons avec regret la mort de M. Paul Duproix, professeur ordinaire de pédagogie à la Faculté des Lettres et des Sciences sociales de l’Université de Genève. Né à Mâcon en 1851, il avait su grouper à Genève, depuis 1890, autour de sa chaire pédagogique, de nombreux élèves ; et ses collègues avaient prouvé l’estime où ils le tenaient en faisant de lui, pendant