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tout au moins un équivalent très important de la finalité interne ?. – Pourquoi, d’autre part, n’a-t-il pas cru devoir se placer, pour Leibnitz, au point de vue historique, comme il l’avait fait pour Spinosa, comme il le fait aussi, quoique moins nettement, pour Berkeley ? — Certaines questions sont étudiées un peu superficiellement. M. Cassirer, dans son ouvrage sur Leibniz et dans le chapitre consacré à Leibniz dans ce volume, à mis en vive lumière les rapports que soutient la métaphysique de Leibniz avec ses spéculations mathématiques sur l’infini. On aurait souhaité qu’il se préoccupât davantage de savoir si c’est la conception euclidienne ou la conception cartésienne de la géométrie qui a inspiré Spinosa. — Relevons l’emploi abusif du terme « synthétique », à propos de la théorie spinosiste de la définition. Il ne suffit pas qu’une notion soit construite, qu’elle ait une genèse pour qu’on puisse la dire synthétique. Spinoza ne pose en aucune a façon le problème de la synthèse dans son opposition à l’analyse. Prétendre qu’il oppose une conception « concrète » de la définition à la conception « abstraite » professée par les scolastiques, c’est interpréter plus fidèlement sa pensée ; mais c’est encore prêter à l’équivoque. — Il semble que M. Cassirer exagère l’importance des méditations de cognitione, veritate et Ideis. Il simplifie à l’excès la pensée de Leibniz. – Il marque d’une façon très insuffisante les rapports entre Spinosa et Leibniz. – Le chapitre consacré à Hume est l’un des moins solides du











livre. Ce qui est dit de la critique de la ù : causalité par Hume est fort insuffisant. p. M. Cassirer s’en excuse en prétendant IN que cette théorie est connue de tous. lo Soit. Mais lui-même ne la résume-l-il pas –inexactement en négligeant à peu près (q

les considérations sur la probabilité, et pj surtout en ne mettant pas assez en relief pi l’importance de la fonction psychologique de de l’habitude, par suite, en prêtant à la à philosophie de Hume un caractère Intel—.lu lectualiste qu’elle n’a pas ? L’originalité ur de. Hume s’efface. Sa méthode subtile et disparaît. Son « humanisme » aussi. la M. Cassirer a trop vu Hume dans les Essais (p et à travers Kant.

Ces réserves faites, disons que, le livre ùl de M. Cassirer est un beau livre. w ̃ La pensée, neuve dans plusieurs endroits, Mt est toujours nette, ferme, vigoureuse. 31* Il. Cassirer excelle dans les résumés lumi— 191 neuxde doctrines. Voir à la fin du cha— fac pitre sur Leibniz die Harmonie àls ideele "ter Binheit, p. 99-100. – Il dégage avec force de les tendances maîtresses d’un système. nie Par exemple, au début du chapitre sur Bacon, il montre très heureusement le caractère pratique de la philosophie baconienne il la caractérise comme une

doctrine de la lutte contre la nature rebelle et de L’infirmité, de la passivité de ` l’esprit, l’opposant comme telle aux philosophies de la Renaissance. Le plus souvent, l’enchaînement de diverses parties d’un système est marqué avec clarté et fermeté. C’est ainsi que M. Cassirer présente sous une forme tout à fait convaincante tous les arguments par lesquels on a cherché à montrer que le calcul infinitésimal avait ses racines dans les parties les plus profondes, les plus originales de la pensée leibnizienne. D’une façon générale, les oppositions de points de vue et de doctrine, apparaissant très dislinctement signalons les pages où M. Cassirer expose comment Berkeley et Leibniz, d’accord l’un avec l’autre pour combattre la conception newtonienne de l’espace absolu, sont cependant, sur cette question, aux. antipodes l’un de l’autre (p. 344) ; etaussi les pages où, contre Schopenhauer, il soutient que Kant ne s’est pas contenté ` de reprendre la théorie de Alaupertuis sur l’idéalité de l’espacé et-du temps, (p. 376-377). – M. Cassirer critique toujours avec le plus grand soin les jugements courants. et, quoiqu’il n’ait aucun goût pour le paradoxe, il n’hésite pas a réviser les opinions qui lui semblent erronées voir le jugement sué Bacon et, p. 142, à propos de Gassendi, un passage où M. Cassirer fait remarquer comment, tandis que le rationaliste Descartes entreprend une analyse directe (exempte de présupposition) du contenu de la conscience,

l’empiriste Gassendi en est encore à développer la théorie métaphysique des dûù.x.II est difficile de ne pas approuver (quelles que soient les réserves faites par ailleurs sur l’exposé de Hume) les pages où M. Cassirer établit que Hume, dans sa critique de la causalité, s’attaque à des fantômes, puisque longtemps avant .lui Newton et ses disciples professaient une théorie « critique de ta causalité et de la force, théorie bien différente de la théorie populaire que combat Hume (p. 333-334):

Naturphilosophische Vorlesungen. ûber die Grundpro blême des Bewusstseins und des Lebens, par

Melchior Palagyi. 1 vol. in-8 raisin de 312 p., Charlottenburg, Otto Gûnther. 1908. Ces conférences, 1 d’une lecture facile, ne manquent pas d’un certain intérêt; mais elles visent trop à produire de l’effet.M. Palagyi combat la conception moderne de la psychologie, en l’affublant