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le type du véritable savant. Je suis frappé de ce fait que la science commence avec les problèmes d’Archimède. C’est à cette tradition que se relie la science moderne.

M. Bloch. Newton a eu des précurseurs : je les ai signalés. Mais j’ai été restreint pour la place à leur donner. J’ai cité Galilée à plusieurs reprises, par exemple, au sujet de la définition newtonienne de la force. Pour les atomistes anciens, je ne les considère nullement comme les représentants de la science ancienne : c’est Newton qui les cite à mainte reprise. – Quant à Archimède, Newton en parle avec beaucoup d’admiration, et reconnaît son influence comme prépondérante sur les mathématiciens de son temps.

M. Séailles. Sur la métaphysique de Newton, je ne suis pas de votre avis. Ce que pensait Newton en philosophie a une certaine importance. Vous faussez la pensée de Newton. Il eût été intéressant d’opposer Descartes à Newton sur ces matières. Descartes démontre l’existence de Dieu ; Newton montrera cette existence, non pas en se tenant dans des généralités vagues, mais en montrant le point où cette existence se saisit le mieux. L’effort de Newton, c’est de faire saisir sur le vif l’action divine (le bras divin qui lance les planètes sur les trajectoires de leurs orbites). Ne pensez-vous pas que la théorie de l’espace absolu se rapporte à cette possibilité de saisir Dieu sur le fait ? Dieu est présent partout. L’espace absolu et le temps absolu reprennent un sens. Newton considère que ces assertions font partie de la philosophie de la nature entre laquelle et la science expérimentale il y a continuité. Vous, vous faites bon marché de cette métaphysique. Pour lui, cependant, la science doit se proposer de résoudre des questions plus générales sur l’ordre et la beauté de l’univers. Newton trace ainsi le plan d’innombrables volumes, aussi







inutiles qu’ingénieux, qui vont fleurir au xvui" Siècle, sur les causes finales, sur l’héliothéoiogie, sur l’hydrothèologje, etc. M. Bloch. Le chapitre de ma thèse sur les idées métaphysiques et religieuses de Newton est le moins développé 4e l’ou- : vrage.IJ’auraiS : craint d’être historiquement un peu. sommaire, si j’avais laissé croire que Newton avait été un pur sa..vaat. : ïî n’y a pas de purs, savants en ce temps. Je n’ai fait aucune allusion aux Ouvrages thêologiques et mystiques de Newton, ; ̃Cesserait nécessaire, pour connaître la pensée intime de Newton. Mais ce n’est pas ce que je me proposais je voulais seulement dégager l’esprit scientifique impliqué dans ses travaux de sayant. ̃’̃’̃̃ : ̃ M. Bwcts est déclaré digne du grade de docteur, avec la mention « très honorable ». ERRATUM Dans notre analyse du pragmatisme de M. William James, une phrase de son dernier ouvrage a été traduite à contresens, par l’introduction d’une négation qui ne se trouve pas dans le texte (p. 99, ligne. —18). E ! ie doit être restituée ainsi « Toutes nos vérités sont des croyances à regard de la réalité, et dans toute croyance particulière la réalité agit comme quelque chose d’indépendant, comme "une chose trouvée et non construite •. (p. 248 du texte anglais). C’est un des passages où’J. W.James reconnaît cette énorme pression du contrôle objectif sur nos opérations mentaies, et que nous avons signalés plus loin (p. ios). ̃ "̃ ̃̃’̃ ̃̃̃ ̃