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spective, ce sont les prophètes monodistes. J’ai cherché à distinguer le prophète et le faux prophétisant, et j’ai essayé de déterminer, les modes de l’inspiration, répartis en trois grands groupes : modes psychologiques, modes socio-psychologiques, modes sociaux. De l’observation de cette petite religion, assez cohérente, on peut tirer quelque induction relativement aux grands prophètes bibliques. On n’a pas le droit d’appliquer aux phénomènes de prophétie les méthodes médicales, trop simples pour cet objet. On ne peut pas non plus expliquer le prophétisme par le phénomène purement littéraire, par la fiction intellectuelle. Il y a des phénomènes intermédiaires.

M. Dumas. Votre thèse représente de nombreuses recherches. Votre sujet m’avait passionné. Mais je ne l’avais pas entendu comme vous. Dès le début de votre thèse, vous cherchez l’attitude de la théologie en présence d’un fidèle.

M. d’Allones. Mon orientation s’est modifiée, à mesure que j’avançais dans mon œuvre. J’ai suivi les choses plus que je ne les ai précédées par des idées préconçues. Guillaume Monod et ses disciples ont un système plus sérieux qu’on ne pourrait le croire. La partie intellectuelle du monodisme passe de plus en plus au premier plan.

M. Dumas. Pourquoi avez-vous fait plus une thèse de théologie que de psychologie ?

M. d’Allonnes. J’avais d’abord vu des phénomènes morbides ; peu à peu, j’ai découvert autre chose : un système intellectuel. J’ai trouvé une construction de doctrine, et j’ai dû la prendre comme telle. Ce qui est au premier plan dans une fondation de religion, c’est la partie intellectualisée.

M. Dumas. Vous avez négligé ce qui était morbide. Vous auriez dû nous donner une idée plus exacte de ce messie. Vous ne nous parlez du milieu où il a vécu. M. Gautier, avec qui il a vécu, par exemple, a eu sa révélation. Une dame a reçu l’esprit. La mère de M. Gautier a été éclairée. Il vivait donc dans un milieu de mystiques : vous auriez dû reconstituer ce milieu. L’influence sociale est manifeste sur lui : il pense de la Révolution ce qu’en pensent Saint-Simon et Comte. Il la considère comme un instrument de rénovation protestante. Pourquoi n’avez-vous pas étudié le milieu ou a vécu Monod ?

M. d’Allonnes. Ce milieu de Genève m’a paru très peu intéressant. Pour le passage des Mémoires auquel vous vous reportez, il y a là certainement une exagération de Monod. Le milieu, d’ailleurs était très favorable aux exagérations mystiques. Cependant pour l’usage des Mémoires, il faut se garder de certaines exagérations de l’auteur.

M. Dumas. Nous ne sommes renseignés que par lui : on ne peut négliger ses affirmations.

M. d’Allonnes. Il y a d’autres documents, tes cahiers de notes de Monod pendant ses travaux de jeunesse.

M. Dumas. Il y a une période préparatoire à sa folie (1828-1832). Vous avez passe un peu vite cette période. Il y fait cependant des choses très intéressantes. Nommé en 1828 a Saint-Quentin ; il fanatise les esprits, et les gens tranquilles le traitent de « possédé ». Le milieu le pousse à faire des miracles, et il en fait. Le corps commence souvent dans les folies : il y a tout un ensemble de signes physiques à noter. Troubles intestinaux, gastrites, constipation. Monod est constipé, et fait de l’auto-intoxication. Ce qui peut, peut-être expliquer ses hallucinations visuelles. C’est un fait dont vous n’avez pas parlé. II était faible de corps. Il était d’une émotivité excessive. Il se sentait envahir par l’automatisme. « J’étais lié par une puissance qui agissait sur mes membres autant que par la parole par laquelle j’étais dirigé. » Lié par l’automatisme, il était possédé. Ceci aboutit à ce terme : il s’imagine qu’il fait des prophéties et des miracles, et il a le malheur de tomber sur une femme crédule.










M. eFÂilennës,. Sur la. base organique des maladies mentales, – à part la paralysie générale, : – nous ne savons : rien. Les "̃ maladies soat déinies par des symptômes mentaux. Les médecins tiennent registre J. des moindres caractères physiques, sans’.ç connaître le lien précis entre eux et là maladie. M. Buma$* Si vous vouliez donner un diagnostic, il fallait le donner plus précis. Nous arrivpBS : maintettanit à ta période importante maniaque. il est inlerné à Z, Vanves, lorsqu’il allait prévenir Lo, uis^ ̃ Philippe qu’il courait un grand danger. "̃ De cette période, vous pouviez tirer plus de ressources. Monod a entendu une voix lui dire Tu es Jésus-Christ C’est une crise pour cet homme il résiste d’abord, se défend énergiquement. Cela valait la peine d’être dit. Il raisonne, il dit à Dieu J’ai péché, et Je n’ai pas la toute-puissance, et Dieu lui no entre que sa vie’est pure et qn ! il n’est pas nécessaire d’avoir la toute-puissance pour être Jésus-Christ, Ce n’est pas le type de l’aliéné passif, : lmais bien de l’aliéné ralsoaneftr. H.’d’Mlotmes, Nous dURro.as sur Un