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psisme. Il fait une critique détaillée du solipsisme extrême, pour lequel il n’y a pas d’autres moments du temps, que le présent.

Tous les essais pour combattre ce solipsisme tendent à une critique de la conception du « donné » sur lequel se base le solipsisme tout entier. L’auteur distingue ici deux courants. Selon le pur transcendentalisme, le « donné » est inexprimable ; pour la pensée, étant quelque chose d’ « irrationnel », il ne peut pas nous donner une connaissance. Selon l’intuitionnisme au contraire, le « donné » n’est pas seulement la conscience, mais aussi les choses dont nous sommes conscients. Aux yeux de l’auteur ces deux essais n’aboutissent pas à un résultat satisfaisant. Le pur transcendentalisme met face à face, d’une part, certaines vérités qui sont sans aucune explication, et d’autre part une réalité inexprimable, qui nous reste inconnue : il est impossible de créer une connaissance scientifique avec des éléments pareils. L’intuitionnisme ne peut pas non plus surmonter les difficultés du solipsisme, il confond toujours l’indépendance du sujet avec son arbitraire.

Pour combattre le solipsisme il faut, selon l’auteur, envisager la question du « passé », la question du rapport des souvenirs actuels avec les souvenirs qui ne sont pas présents, considérer le « donné » comme ayant une base tout à fait illimitée. Nous pouvons ainsi constater qu’outre les données présentes il en existe encore qui ne sont pas présentes pour la conscience : à la limite des éléments observables, il existe un monde entier d’éléments que nous ne connaissons pas, mais que l’expérience ne peut pas nier.

Nous devons renoncer à la pensée que ce n’est que le présent qui nous est donné et que le « passé » et l’ « avenir » sont construits. L’étendue temporelle nous est donnée dans ce fait incontestable que chaque élément, dont nous avons l’intuition, n’est qu’un anneau unique dans la chaîne illimitée des autres éléments. La qualité de cette chaîne même est inconnaissable pour nous, mais son existence est une réalité pour nous.

N. Winogradow : La pédagogie comme science et comme art (fasc. 113). — Pour l’auteur la pédagogie contient un élément important qui caractérise surtout l’art.










On est ici en présence d’une activitédans laquelle la création individuelle joue un rôle capital, elle ne deviendra : probablement, jamais une science exacte. Les travaux les plus importants.dé la. psychologie inclivi luelle contemporaine, surtout de la psychologie de l’âge enfantin ; ont pour objet principal de ’leurs recherches les fonctions intellectuelles. Quant aux états émotionnels, et volontaires, s’ils sont beaucoup moins accessibles aux méthodes expérimentales de la psychologie individuelle, ils sont tout de même plus étroitement liés à la nature de l’individualité même. Pour mieux connaître la vraie nature de ;, l’individualité enfantine, il faut recourir à l’intuition. La personnalité du pédagogue, comme tel, joue ici un rôle très important, sa puissance créatrice pénètre avec un plus grand" succès ces profondeurs des états : vécus par l’enfant qui sont inaccessibles aux méthodes des sciences exactes. Comte E. Troubetzkoj Le but de la vie de Solowjew (fasç., 114), et la crise universelle rfe.. la. conception de la vie. L’auteur donne en commençant un aperçu, général du courant de la pensée .de l’Europe occidentale et de la pensée russe, sous l’influence desquelles s’est formée la conception, du monde de Sotowjew, il insiste surtout sur l’influence de Schelling et des slavophiles. Malgré leur différence, ces courants portent l’empreinte d’une même époque de la perisée : ils exprimenttous la même « crise de la pensée religieuse et philosophique » dans l’Europe occident de et dans la Russie. On proclame ici et là-bas « la fin de la philosophie théorique », et le même renversement des idées se produit on passe. du. désespoir absolu à une cohception du monde inspirée pai1 le christianisme. Les deux courants de la pensée ont enfin le même idéal, à savoir l’intégralité de.la vie. Solowjew est le vrai continuateur decet idéal, qui devient pour lui le but de sa, vie entière. L’auteur distingue trois périodes dans ractivitëiit.téraire de Solowjew. 1" Période « préparatoire ».:le philosophe consacre tous ses efforts à donner une base théorique tous. les éléments principaux de sa conception du monde au point de vue philosophique et religieux. 2° Période « utopique »; Solowjew est surtout préoccupé’de la réalisation de l’idéal chrétien de l’intégralité de la vie. 3° La troisième, la période « positive », présente un achèvement naturel et logique du développement spirituel de Solowjew qui est caractérisé par la lutte intérieure entre l’idéal chrétien— du philosophe et ses utopies terrestres. Dans cette période définitive de sa vie. le philosophe ne nie pas l’idéal.chrétien de l’intégralité de la vie. au contraire il le développe et lui donne une forme accomplie. Solowjew