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formule ἐν θεῷ ζῶμεν καὶ κινούμεθα καὶ ἔσμεν, (Geulincx, II, 239) ; telle la singulière expression facies totius universi








(Ep. 64 ; Geulincx, II, 288 ; III, 348, 368) ; i telle enfin la comparaison célèbre : entré, , l’intellect humain et l’intellect divin. (Étli. 1, n, Scot. ; Geulincx, 111, 384). Ce livre.l’une lecture un peu.difficile est d’une grande valeur. L’appendice apporte quantité de textes curieux ^empruntés aux auteurs scolastiques et il complète heureusement le travail un peu sommaire de Freudenthal. Surtout M. Ilieliter s’est engagé résolument dans, la seule direction où l’on puisse espérer de rencontrer quelque clarté. Spinoza doit d’abord être commenté par lui-même, et une analyse exacte de son vocabulaire : peut seule nous renseigner sur ce qu’il a voulu faire. Pour une telle doctrine, où tout se tient, où chaque texte en implique une foule d’autres, un index est le meilleur commentaire et celui qui, malgré les apparences, évite les plus de répétitions inu til es. Il fau t aussi savoir gré àM.Richterd’avoir franchement reconnu les obscu-. rités du système et de ne s’étre’pas contenté de la phraséologie par laquelle on s’ingénie d’ordinaire à les dissimuler. Interpréter Spinoza, c’est trop souvent "insister plus que de raison sur ce qui est seulement impliqué dans les textes ; c’est, y ajouter ce qu’ils auraient peut-être pu contenir, mais ne contiennent pas.efTec-, tivement. On aimera la forme sobre, , pré-, cise et nette que M. IUchter a donnée.à. ; ses explications, encore qu’il abuse parfois de formules énigmatiques. En utilisant un nombre limité de textes étrangers à Spinoza ; M. Itichter a évité le fatras de références superflues qui encombre lesouvrages de Sigwart et de M. Joël. Onregrettera cependant qu’il n’ait point tiré i parti ni du petit livre si curieux’de Bis-, terfekl, ni de la Sledicina —Mentis deTschirnliaus, qui donne par endroits une.

véritable caricature des doctrines de Spir noza et aide à en distinguer les traits par le grossissement qu’elle leur donne. Sur plusieurs points, notamment en-ce qui touche les doctrines de l’essence et de, l’intellect infini, les exposés de-MJ Richter restent obscurs. Il faut attendre la suite de son travail pour juger d’ensemble son. interprétation. M. lUcliter s’étonne (p. 59) que Spinoza ait admis, sans la justifier ; la coexistence en Dieu d’attributs opposés, comme la pensée et l’étendue. Les raisons. en sont sans doute plus simples que M. Richter le croit. Non seulement la distinction réelle des essences des attri ; buts exclut toute opposition entre elles, mais encore leur coexistence’apparaît

manifeste en nous-mêmes. C’est en partie parce qu’il attribue à l’individualité et même à l’individualité corporelle une plus grande importance que ne le faisait DëscarCes, —que Spinoza est amené à affirmer.la coexistence en Dieu d’attributs différents, et qu’il peut conclure, à sa coutume, du microcosme à l’univers entier.

The Satakas or Wise Sayings or .Bhartrihari, lran.sla.led from the Sanskrit, by J. M. Kennedy-, 1 vol. in-8, de 166 p., Londres, Werner Laurie (s. cl.)--– Le volume qui s’offre à —nous sous ce titre inaugure une série de. traductions destinées à rendre accessibles, pour un.prix modique, maints, chefs-d’œuvre de la spéculation de l’Orient, qui, ou bien nîont été qu’incomplètement traduits en des langues

européennes, ou bien le furent en des publications rares et chères. 11 convient donc d’accueillir avec sympathie cette tentative et ce programme. Souhaitons que l’éditeur, alors même qu’il ne désirerait pas" entreprendre de publications scientifiques, , s’adresse cependant, pour cette œuvre de haute vulgarisation, à des spécialistes d’une réelle compétence.. La présente traduction de Bhartrihari, quoiqu’elle ne repose pas sur une étude critique du texte, donne.une idée approximative de ce fameux recueil de sentences. En outre, elle n’a pas omis la troisième section, comme l’avait fait— telle traduction antérieure. C’en est assez, sinon pour contenter les indianistes, du —moins pour faire œuvre utile et pour intéresser quiconque se plaît aux maximes morales, sorte de littérature, qui a fleuri dans l’Inde avec abondance. Nous ne ferons pas grief à M. Kennedy d’avoir présenté, en guise de préface, un exposé trop vague et quelquefois inexact de l’ensemble de la philosophie indienne’; car, en vérité, cette cinquantaine de pages est étrangère au sujet. Point n’est besoin d’avoir entendu parler des Métaphysiques du Sâmkhya ou du yedân ta pour aborder la lecture de ces aphorismes, pas plus qu’il n’est indispensable de connaître Descartes pour

goûter La Bruyère. Mais on désirerait, par contre, que l’auteur nous renseignât quelque peu sur la place qu’occupa , Bhartrihari parmi les moralistes indiens et sur la signification de ses apophtegmes. Il ne nous est pas indifférent qu’il ait vécu, soit au h" siècle, soit au vin0 ou ’au ixè. L’accent du troisième livre est si différant, dans l’ensemble, de celui des deux précédents, qu’il y aurait intérêt à rechercher si —les Indiens ont aimé en Bhartrihari ce qu’il conservait dé goût pour la volupté dans son zèle ascétique,