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Kev. Meta. – T. XXVIII (ir> 2, 1921). 10

LA MÉTHODE STATISTIQUE

EN ÉCONOMIE POLITIQUE

L’économie politique, comme toute science, a besoin de précision, de mesures, de rapports numériques. A ce titre, on a pu dire avec raison que la statistique est l’auxiliaire indispensable de la science économique. Les phénomènes que l’on observe et que l’on classe dans l’étude de la production, de la circulation, de la distribution et de la consommation des richesses ne sauraient être convenablement décrits, les manifestations consécutives à tout changement de leurs conditions fondamentales ne sauraient être appréciées correctement, sans l’intervention de données numériques empruntées à la statistique. Sans doute l’économie politique a ses racines dans l’analyse des désirs, des aspirations, des besoins inhérents à la nature humaine et au caractère sociable de l’humanité. Mais cette analyse ne se développe dans un cadre scientifique que si elle peut s’appuyer sur des observations capables d’être comparées suivant des formes universellement acceptées, c’est-à-dire sur des mesures.

La description des mobiles, tendances ou résistances, auxquels l’homme obéit acquiert une ossature solide et se complète utilement, quand on l’accompagne d’observations que des conventions universelles permettent de classer en catégories bien délimitées. Par exemple, l’analyse des rapports entre la demande d une marchandise et sa rareté se précise et se fortifie quand on peut rapprocher les quantités produites des quantités consommées et des prix. Bien que la production et la consommation ne