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ENSEIGNEMENT

L’OPINION DE COURNOT

SUR LA CRISE UNIVERSITAIRE

Cournot ne fut ni critique dramatique ni explorateur. A part ces deux titres, il semble qu’il posséda tous ceux qui devaient, en matière universitaire, donner une autorité particulière à son opinion à la fois savant et lettré, mathématicien et historien, habitué à tenir compte des faits aussi bien que des idées, il eut le loisir d’accumuler, durant sa longue carrière, mille observations pédagogiques c’est sur l’expérience du professeur, de l’inspecteur général, du recteur que sont assises les réflexions qu’il nous propose dans son livre intitulé Des institutions d’instruction publique en France. Dans ce livre, écrit il y a plus de trente-cinq ans, et qui semble avoir été peu lu, c’est une chose étonnante que la sagacité avec* laquelle Cournot prévoit ce que l’on pouvait regarder comme une invention de nos jours, la « crise universitaire » dès 1864 il en indique les causes,’et offre déjà des remèdes. Au moment où nos journalistes et, nos députés mènent à ce sujet tant d’enquêtes, auprès de tant d’autorités diverses, il nous a paru qu’il n’était pas inutile d’« interviewer Cournot, de lui demander ce qu’il pense des rapports de l’État avec l’Église sur le terrain de l’enseignement, de la décadence des études classiques, de la réforme du baccalauréat. Nous le laisserons, autant que possible, parler lui-même.

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a Les institutions d’éducation publique sont principalement déterminées par l’état de l’opinion et des mœurs, non l’état de l’opinion