Revue
de
métaphysique et de morale
Nous ne voulons pas proposer, après tant d’autres, une classification.
générale des sciences. En ce qui regarde les sciences expérimentales,
nous écartons même systématiquement le problème, ne
voyant dans une classification qu’un moyen arbitraire de rangement.
Les méthodes nous paraissent à ce point semblables, que la classification
ne peut avoir pour base que les objets étudiés. Mais comme il
est vain de chercher une raison de mettre une plante avant un
animal ou d’établir une hiérarchie entre les corps ; comme nous
savons par expérience que les sciences expérimentales n’ont pas de
frontières précises, que c’est un non-sens de vouloir délimiter les
domaines de la physique et de la chimie ; comme l’histoire nous
apprend qu’une science semble, suivant les époques, être une dépendance
plus directe d’une, puis d’une autre science ; comme nous
craignons de nous compromettre par un groupement hâtif, que nous
jugeons mal fondée la distinction entre les sciences d’observation et
les sciences d’expérimentation et conséquemment que nous n’arrivons
pas à saisir la différence d’un fait physique et d’un fait psycholo-