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92 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

potentielle à l’énergie cinétique (p. IIS sqq.). En effet, l’énergie potentielle d’un système dépend uniquement de la position relative dés mobiles qui le composent, lors même qu’ils seraient tous en repos ; l’énergie cinétique, au contraire, dépend uniquement de leurs vitesses respectives, quelles que soient leurs positions. Ces deux formes de l’énergie sont donc irréductibles l’une à l’autre, bien qu’elles soient équivalentes, ou plutôt par cela même qu’elles le sont’ car elles varient en sens inverse l’une de l’autre, de sorte que c’est leur somme seule qui reste constante. Pour que l’on pût affirmer la conservation des forces vives dans l’univers, il faudrait que toute son énergie fût cinétique, et par suite qu’il n’y eût que des masses en mouvement ; mais si le mouvement même de ces masses n’est explicable que par leur action à distance, elles possèdent par là même une énergie potentielle irréductible à leur énergie cinétique, c’est-à-dire à leur force vive. En un mot, il n’est pas plus permis de réduire l’énergie potentielle à l’énergie cinétique que de ré.duire la force an mouvement

° II est vrai que l’énergétique contemporaine prétend se passer de la notion de force et la remplacer par celle d’énergie. Mais, loin de vouloir réduire par là toute énergie à l’énergie cinétique, elle admet au contraire l’irréductibilité des diverses formes de l’énergie, et se contente de constater en fait leur équivalence, c’est-à-dire simple- · ment la constance de leur somme. Elle s’abstient de toute hypothèse sur la nature des diverses énergies, et renonce à expliquer leur équivalence par leur identité. Elle aboutit ainsi à multiplier les énergies potentielles, -loin de les réduire à l’énergie, cinétique. Elle autorise donc, bien moins encore que la Mécanique classique, à poser en principe la conservation des forces vives, et à expliquer en conséquence la transmission du mouvement par le choc.

Au surplus, M. Hannequin sait parfaitement tout cela, et il a si bien montré que la force et la masse sont les deux facteurs indispensables de tout mouvement, que l’on s’étonne qu’il essaie ensuite de remplacer la force par la masse en mouvement. Il a même soutenu ce paradoxe, que la Mécanique n’admet que des forces

!l !! i. M. Hannequin écrit La masse qui se meut est aussi une forée (p. H2>). » 

Cela n’est pas exact une masse en mouvement a une force vive (mv-), njais on ne peut pas dire qu’elle ait, encore moins qu’elle soit une force [m ^)’