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S4 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE..

_“ ,o a l’annni Ha srm dire il cite les diverses modifications préhistorique. A l’appui de son dire il cite les diverses modifications phonétiques, grammaticales et syntactiques observables actuellement. Conscience ’de l’acte, inconscience du procédé, telle est la loi commune à laquelle elles obéissent. Elles se produisent une première fois fortuitement, sans avoir été voulues, et se conservent et se propagent par imitation. Par des exemples fort bien choisis il montre que « les phénomènes dits « d’allongement compensatoire», les phénomènes dits « de dissimilation », les faits d’accentuation (variations plionétiques) les faits dits « d’étymologie populaire », les faits de restriction de sens, les faits d’extension de sens, les faits de désuétude, les faits « d’analogie dôrivative », les faits « d’analogie grammaticale », les faits de redoublement de la racine, les faits « d’adaptation ou de différenciation grammaticale» » (variations étymologiques) ; les faits de « subordination syntactique », les faits de simplification ou de rupture de la syntaxe de coordination, enfin les faits de « contamination syntactique’) eux-mêmes, par lesquels se construit et se renouvelle incessamment la syntaxe de toutes les langues, sont d’ordre inconscient et mécanique » (Pages 64 à 77). D’où la conclusion « A ne considérer que le langage transmis, le seul vrai, le seul qui vive en nous, le seul qui mérite l’attention du linguiste en tant que tel ; si le langage est un fait conscient, les procédés du langage sont inconscients. Dès lors, toute explication d’un phénomène linguistique, qui présuppose à un degré quelconque l’exercice de l’activité consciente d’un sujet parlant, doit a priori être. écartée et tenue pour non avenue par le linguiste soucieux de clarté et de vérité » (P. 18).

Ces lignes terminent le livre. Elles achèvent d’en dégager l’esprit, une tendance à considérer le langage comme un fait naturel, partant t soumis à des lois, et susceptible de devenir objet de science. On ne peut que féliciter l’auteur d’avoir insisté sur ce point. Mais faut-il aussi l’approuver quand il parait assimiler l’inconscient au mécanique ?

De la spontanéité inconsciente et de l’imitation également 

spontanée et non voulue, aux processus purement mécaniques, il y a un intervalle immense, il y a toute la distance qui sépare une simple expression psychologique de fait d’une explication. Dire qu’un phénomène s’est produit spontanément et inconsciemment, c’est dire qu’il n’a été ni voulu, ni représenté avant d’être effectivement ;’ c’est donc uniquement traduire ce que, dans maintes et maintes circonstances de la vie journalière, nous observons sur nous-mêmes et sur