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G. REMACLE. La métaphysique de « Scotus Novanticm ». 611 Rev. Meta. T. V. – 1897 40


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les deux pages fîaales de son second ouvrage ne nous paraissent pas plus décisives. En effet comment y sauvegarde-t-il l’unité d’u n sujet qui se montre sous deux aspects aussi hétérogènes qu’une conscience sensible passivo-active (et active seulement d’une activité réflexe) et d’une Raison activité pure 2 ? Simplement en alléguant que si conscience sensible et raison ne sont pas un sujet unique à des moments durants de son développement, la Raison pure ne pourrait avoir absolument aucun contact avec le Réel {how eJ pure

  • «*on be in contact unih the real at ail ?). Sans doute mais >2Z

sément ce qu’il faudrait établir, c’est que la Raison pure se trouve ainsi malgré son hétérogénéité essentielle en contact avec ce que Scotus Novanticus nomme h Réel, à savoir une Nature externe ou interne. Notre auteur postule justement ce qui est en question. Dans le passage même de sa Métaphysique oit il s’élève contre l’opinion que la Raison, telle qu’il la conçoit, serait un v 5t" de conscience attUiti°nnelIe’ « écrit « Tandis que la réceptivité de l’attuition est à juste titre dénommée activité passive, les impressions étant coordonnées par une simple action réflexe, nousavons affaire maintenant (il s’agit de la Raison) à une activité active anelTeTf Bien plus, elle est une M^«>- Car remarquez qu elle n’a, dans son mouvement primordial, aucun contenu. Elle est, en d’autres termes, Volonté ; ou, si nous préférons nous permettre me tautologie, libre Volonté ̃. >, Activité pure, sans contenu initial, Volonté libre, comment la Raison pourra.t-elle jamais prendre contact avec le Réel présumé de la Nature ? Elle n’y a pas de racines ; son monde semble bien être le monde intelligible, et par quel miracle- descend-elle ainsi du ciel sur la terre ? La Raison ainsi conçue s est, en somme, donné l’être à elle-même ; elle est causaZ comme Dieu, et il y a la même difficulté- à comprendre qu’elle ait besoin de donner à sa notion de l’Être les choses pour fondement, qu’il y aurait à comprendre que Dieu ait besoin, pour se donner à lui-même la notion de l’Être, d’aller la chercher dans la Nature, même conçue comme indépendante de lui, et de l’appuyer sur elle. Ce serait pour la Raison, comme pour Dieu, se contredire et nier son essence, telle qu’elle est ici conçue, et, de plus, ce serait se donner une peine bien inutile on n’emprunte pas ce qu’on possède et sur- 1 . Metaphysica, p. 37 et passim.

. Metaphysica et Etkica, p. 334

. P..37.

. 1I.A’