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598 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

affirmer, in rebus, le fait de et si l’être est une donnée universelle du sentiment (feeling), V affirmation de l’Etre in rébus est un résultat universel aussi du processus dialectique de la perception et se trouve dans chaque moment de cette dialectique. De plus, comme percept dialectique, il est nécessaire. Ainsi Être est le seul Universel et Nécessaire. Mais nous ne pouvons connaître de l’Être que Je fait simple et nu vouloir aller plus loin, quantifier ou qualifier l’Être, serait ipso facto tenter de le contempler phénoménalement. de le constituer phénomène, de rendre fini l’infini. C’est ce que l’auteur appelle un suicide dialectique.

A l’Être donc, que nous ne connaissons que dans et par sa détermination finie dans le monde, nous ne pouvons donner comme prédicat que lui-même l’Être est l’Être. Pourtant il a sa notion, puisqu’il est lui-même et non autre chose ; et, ne fût-ce que pour préserver la pureté de la notion de l’être en tant que donné, on peut en le considérant non comme une chose (ce qui serait le détruire), mais comme un moment dans le concret, lui donner des prédicats apparents au moyen de ses relations négatives ou positives aux autres faits donnés. Ces prédicats apparents ne sont, à strictement parler, que des impliqués (implicates) de la notion de l’Être. C’est ainsi que nous avons pu dire de lui qu’il est le seul universel ; négativement ensuite, par rapport au multiple, il est un ; par rapport au complexe, il est simple par rapport au divers de la conscience sensible, il est toujours le même. Négativement encore, c’est-à-dire en tant qu’opposé au Fini, l’Être estle non-Fini ou Infini. « L’Être comme tel, dit notre auteur (et c’est même faire à ses yeux une tautologie), est l’Absolutc-Infini. L’infini est le prius du fini, le positif dont le fini est la négation. Puisque l’un est le prius du multiple, l’Absoluto-Infini le prius du fini, l’Être le prius du phénomène, l’Être est le Potentiel de l’Actuel, le fondement et la source des déterminations.

Ces attributions de potentialité et d’infinité, attributions non synthétiques, mais simplement implicites dans la notion de l’Être, résultent aussi de l’analysede l’affirmation dialectique A est. L’affirmation gît évidemment dans le est, et, sans cet est comme prius et fondement logique, il ne pourrait y avoir aucun déterminé. D’autre part, si l’Être n’était pas non-fini, non déterminé, on aurait « A » et non pas « est » l’Être serait lui-même un déterminé sans rien pour l’affirmer ou le soutenir en tant que déterminé. Le véritable Infini est donc