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P. LAPIE. MORALE DÉDUCTIVE. 563

Rev. TVIÉTA. T. V. 1897. -̃ 37

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la connaissance abstraite du devoir ne suffise pas à engendrer la vertu murmurer une formule, ce n’est pas en pénétrer lé sens. Mais y a-t-il un seul cas où la connaissance concrète du bien n’entraîne pas à l’accomplir ? Ce cas serait-il donné qu’il faudrait l’interprêter on peut connaître le bien et faire le mal par habitude ou par instinct. La connaissance du bien ne peut agir que sur la réflexion et sur les actes réfléchis, c’est-à-dire moraux. ; elle ne peut pas, dès le premier combat, vaincre l’instinct ou la coutume. Ainsi la conclusion à laquelle nous conduisent nos déductions n’a rien de contraire à l’expérience bien interprétée. Pourtant, de même que des hommes croient à la violation des lois physiques, pourquoi des hommes ne croiraient-ils pas à la possibilité de miracles moraux ? Et puisqu’ils se considèrent, dans le monde moral, comme de petits dieux, créateurs de leurs actions, pourquoi n’essaieraient-ils pas de faire ces miracles ? Ainsi s’expliqueraient les violations volontaires de la loi morale. A la vérité, il n’y a pas-plus de miracles en morale qu’en physique, et celui qui croit réaliser une absurdité morale est dupe de la passion ou de l’instinct qui le pousse alors qu’il croit se diriger lui-même à l’aide de la réflexion le marchand qui, dans sa facture, commet à dessein une faute d’addition croit violer le principe de justice, mais en réalité il n’agit pas, il est poussé par la cupidité, et sa faute échappe à la compétence d’une loi qui ne régit que les actions. Telle est la seule exception apparente que nous puissions trouver à la règle formulée par Socrate, Platon, les Stoïciens, Descartes’ et Spinoza « Nul n’est méchant volontairement ». Le vice est une erreur.. “

III

Par la faute de l’intelligence, la loi morale est violée dès lors le bien n’est plus nécessaire ni nécessairement réalisé, il devient un idéal ; il peut solliciter notre activité. De quelle manière" ? Tout désir naît d’une inquiétude de l’intelligence quel est le trouble mental qui met en mouvement l’activité morale ? Si le bien est l’application dans le monde moral des principes nécessaires de la raison, toutes- les fois que le bien ne me paraîtra pas réalisé, je serai choqué comme par la vue d’une contradiction il me semble que . Lettre à un R. P. Jésuite, édit. Garnier, t. II, p. 46. TR~. ~1,f.[.’T’A TV_ 1R47 T7