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e L. BRUNSCHVICG. – SPIRITUALISME ET SENS COMMUN. 84b $"’ • t :_i~l “ « ?«“(̃ *«o fnwrviâû • ni 1 o n’a nsic la rr»Âf an pour agir. La philosophie n’est pas fermée ; elle n’a pas la prétention de fixer une fois pour toutes les croyances de l’humanité, d’arrêter l’œuvre des générations successives ; au contraire elle l’oriente et la provoque, elle est ouverte et tournée vers l’avenir. C’est pourquoi l’adhésion du sens commun, plus exactement la formation d’une conscience intellectuelle qui amènerait l’avènement du véritable sens commun, apparaît comme si importante et si désirable. 1I suffit à la science, pour s’imposer au respect de tous, pour régner ou tout au moins pour être libre dans la société, qu’elle donne confiance dans ses résultats. Quiconque a vu l’exactitude des prévisions- astronomiques ou l’application industrielle de l’électricité, accepte du dehors l’autorité de la science, et le savant est satisfait. Mais la philosophie n’est souveraine que du dedans. Ses adhérents, il faut qu’elle les pénètre, qu’elle, les vivifie, qu’elle les transforme. Une telle œuvre n’est possible que si le philosophe se trouve en présence d’esprits intacts, affranchis des habitudes du langage, des. préjugés de la tradition, des symboles de l’imagination, prêts à prendre possession d’eux-mêmes. L’éducation spiritualiste du-sens commun est la pre- y mière condition pour réaliser ce qui est la raison d’être de l’humanité, i et sans quoi les philosophes eux-mêmes, isolés dans la foule, rêvent, plutôt qu’ils ne la vivent, la vie philosophique la formation d’une communauté morale, fondée sur l’unité spirituelle. Léon Brunschvicg.̃ :