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à la seconde édition du grand ouvrage de M. Schaeffle procèdent du seul désir d’être mieux entendu sur le fond de la doctrine, qui, affirme l’auteur, n’a pas varié depuis vingt ans. M. Gumplovicz, bien que déclarant « complétée » la traduction française de son Précis de sociologie 2, parait plus que jamais convaincu que, sans la théorie de la lutte des races, il n’est point de salut pour la science sociale. Enfin, si M. Giddings estime8 que les vues de M. Durkheim sont au fond assez voisines de celles de M. Tarde, il semble que ni M. Durkheim ni M. Tarde ne tiennent à être ainsi rapprochés, etqu’iis tendent plutôt à accentuer leur divergence. Une épreuve est décisive M. Belot nous a invités à relire la logique des sciences morales de Mil ! 4 ; est-ce à Mill qu’il faut faire honneur d’avoir été perspicace, ou à la sociologie qu’il faut faire honte d’avoir si peu avancé ? toujours est-il que cette œuvre de 1840 est sensiblement d’actualité.
Dira-t-on que tous ces sociologues « autorisés » sont, comme il arrive à nos esprits une fois formés et constitués, trop solidaires de leur propre passé, pour reconnaître et avouer l’idée nouvelle et étrangère qui doit triompher ? N’est-ce point à nous, qui n’avons point encore lié partie, de chercher, dans la production sociologique récente, à dégager, – indépendamment des premiers arrivés à la tâche, et même, s’il le faut, malgré eux et contre eux, la conception de la science et de la méthode, une, éprouvée, définitive ? Une pareille œuvre est concevable. Mais je craindrais qu’elle ne fût factice. Ou bien ce serait seulement exposer, à l’aide des systèmes donnés, ou à leurs dépens, un système personnel, dont, l’amourpropre d’auteur mis à part, il serait peu raisonnable d’attendre un succès définitif, et dont ; en tout cas, le critique, en tant que critique, devrait savoir s’abstraire. Ou bien. ce serait dénier par avance le nom de sociologue au plus grand nombre de ceux qui se disent tels, le réservant « pour nous et nos amis » classification qui aurait assurément le défaut d’être peu objective. La production sociologique française (ou de langue française) en 1. D* Sehaeffle, Bau und Leben des sodalen Kërpers, 2ie Auflage. Tlibingen Laupp’sche Buchhandlung, 1896.
. Louis Gumplo-vicz, Précis de sociologie, tra.d. française, par Chartes Baye, Paris, Chailley, IS96, •
. Giddings, Principes de sociologie, p. 14.
. Stuart JSilI, Logique des sciences morales (Logique, liv. VI), traduction nouvelle et introduction par Gustave Belot ; Paris, Delagrave, 1896.
