•ÏB8 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.
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veut ouvrir, pour toutes les places, égal accès à tous les individus. Tant qu’il demeurera, pour l’anthropologie, une part d’inattendu dans le cours de la nature, la société ne saurait avoir de meilleure règle que de reconnaître à tous ses membres, si brachycéphales qu’ils soient, le droit de « faire leurs preuves ». Et si vraiment la dolichocéphalie cloitassurer certains avantages sociaux, c’estàPoeuvre que l’on verra l’« eugénique ». Sa supériorité naturelle triomphera justement dans une lutte égale.
D’ailleurs, si persuadé que l’on soit que « les destinées d’un homme dépendent de 2 ou 3 millimètres en plus ou en moins dans la longueur ou la largeur de son crâne »•, on reconnaîtra bien, sans doute, que, sur ces dispositions naturelles manifestées par les proportions crâniennes, la société exerce une action impossible à négliger. Ne peut-on imaginer, remarque M. Manouvrier, « quel serait l’abrutissement d’.un homme très heureusement doué nativement, mais soumis, dès sa naissance, à des influences de milieu idéalement mauvaises » ? En admettant que son type biologique limite ce que l’individu est capable de donner, c’est bien souvent son milieu social qui décide s’il donnera ou non ce dont il est capable. Si la nature détermine, toutes les « puissances de l’individu, c’est bien souvent à la société qu’il appartient de les faire ou non passer à l’acte. Si la nature propose, la société dispose. Qui ne voit, dés lors, la légitimité d’une politique qui, réclamant pour tous d’égales permissions, fait en sorte que ehactm « donne sa mesure » ? Et s’il est vrai que, suivant la formule de Pasteur, l’idéal de la démocratie soit de « permettre à chaque individu de donner son maximum d’efforts », en quoi les découvertes de l’anthropologie contredisent.. elles à cet idéal ?
Et enfin, nos anthropologistes eux-mêmes ne constatent-ils pas que la société use, en quelque sorte, et à raison de leur supériorité même, ses classes supérieures ? Les individus ne montent, dans cette sorte de lampe, que pour être consumés. D’où la nécessité des réserves sociales il faut que cet organisme qui meurt sans cesse parla tète, se renouvelle sans cesse par la base s. Mais pour faciliter ce renouvellement nécessaire à la santé de l’ensemble, quelles meilleures mesures que celles qui facilitent Je va-et-vient, l’ascension et la descente des individus sur l’échelle sociale, celles, par suite, qui . Les sélections sociales, p. 400.
. C’est l’image employée par B. Kidd, dans l’Évolution sociale.
