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QUESTIONS PRATIQUES 1

A PROPOS DE LA DÉPOPULATION

RÉPONSE A M. DAGAN

En hasardant ces réflexions, en réponse à celles de M. Dagan, sur le problème si complexe de la dépopulation, nous ne prétendons pas plus que lui à le résoudre d’une manière définitive. C’est seulement sur la méthode à employer pour en déterminer les causes, et, d’une façon plus générale, les causes de tous les phénomènes sociaux, que nous voulons présenter quelques remarques. Et par là même peut-être ne nous éloignons-nous pas autant de la question pratique qu’il • pourrait le sembler d’abord ce n’est qu’à la condition de connaître l’origine du mal qu’on en pourra découvrir le remède. La tentative de M. Dagan ne paraît guère propre, en effet, à éclaircir le problème. Il en veut beaucoup aux explications « morales », qu’il écarte sans toujours donner ses raisons, pour s’en tenir aux explications purement économiques, c’est-à-dire en somme fondées sur la pure statistique. Aussi conclut-il qu’il « n’y a pas une loi fixe de la population », mais autant de lois particulières qu’il y a de groupes sociaux différents, et que par exemple l’industrie moderne a eu successivement deux effets différents sur la natalité l’accroissant d’abord, par la prospérité plus grande qu’elle a produite, la réduisant ensuite, lorsque les machines vinrent diminuer et la maind’œuvre et le nombre des ouvriers employés. Mais je, crains qu’à prendre les choses ainsi, il n’y ait pas plus une loi économique fixe pour un même groupe social qu’il n’y en a une pour une nation prise dans son ensemble. Les phénomènes économiques sont infiniment trop complexes, en effet, pour que la même situation, ou même