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G. REMACLE. – RECHERCHE D’UNE MÉTHODE EN PSYCHOLOGIE. 333 doute pas exact de dire que chaque psychologue a, dès le premier moment de sa recherche, sa psychologie faite, mais l’on peut dire qu’il enpossède déjà l’esquisse générale^ et même davantage. L’effort qu’il fera vers l’impartialité .(puisque c’est à une psychologie-science qu’il .vise) sera insuffisant tant qu’il ne sera appliqué qu’aux processus conscients de la recherche et ne s’étendra pas jusqu’au principe subconscient qui la détermine, lui donne son caractère général et consent, sous une forme vague et enveloppée, son résultat ultime. Ce principe subconscient nous l’appelons idéal psychologique parce qu’il consiste essentiellement en une -préfiguration : confuse qui contient, à l’état d’enveloppement, la psychologie définie et coordonnée- à laquelle la recherche réfléchie aboutira. On peut, autant qu’il est permis de concevoir et d’exprimer en mots des préfigurations aussi confuses et aussi intimes à chaque conscience, ranger les idéaux, psychologiques sous trois grandes catégories. Ces schémas tout abstraits prennent, dans la réalité, des formes concrètes dont chacune, indéfinissable pour la pensée discursive, n’est connue de chaque psychologue que par un sentiment immédiat sui generis. Nous allons essayer de tracer, ces schémas généraux sans prétendre par. là à autre chose qu’à noter en mots un fait que chacun a pu sentir en lisant les psychologues et dont l’importance nous paraît complètement méconnue. ’̃

Signalons d’abord l’idéal que l’on peut dénommer naturaliste. Il consiste à avoir pris, dans cette antithèse (presque, contemporaine (de la vie consciente et qui ne tarde pas à revêtir la forme d’une lutte) ̃̃ |d.u sujet et de l’objet, parti pour la Nature ou l’objet, par conséquent ’pontre la conscience. Ce choix informulé, qui s’est décidé en faveur du parti de la force apparente (sans considération de la question de droit), a eu pour résultat le désir de ramener la conscience à la Nature, de l’absorber en elle, pour la faire participer la, force et à la réalité que, cédant à une sorte de vertige, elle avait ; dès la distinction entre le sujet et l’objet, attribuées à la Nature. Ainsi, chose digne de remarque, au moment même où la conscience, le sujet, a l’air de se nier, il s’affirme, puisqu’il n’âttribiae, à son détriment apparent, une telle dignité à l’objet que pour, aussitôt après ; V essayer de ne faire plus qu’ tin avec l’être qu’il vient de si prodigaler ment douer de réalité, et de se restituer, ainsi ce dont il semblait ne s’être dépouillé qu’au profit.de l’objet. Mais cette remarque, unpsy^ > chologuedominé par ridéalnaturaliste ne la fait pas, et il ne pourrait