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a H. DAGAN. Un aspect de la dépopitlation. 253 méthode d’explication un peu fantaisiste, très imprégnée de vague spiritualisme, prend le nom dé « capillarité sociale ». Il en déduit les règles suivantes

Le progrèsde la natalité est en raison inverse de la capillarité sociale ; Le progrès de l’individu, soit en valeur, soit en jouissances, est en raison directe de la capillarité sociale.

D’où il conclut que le développement de la race en nombre est en raison inverse du développement individuel en valeur etenjouissances. La théorie de M. Arsène Dumont ne repose pas sur des basesréelles les lois qu’il a formulées ne sont pas déduites de rapports généraux entre divers faits sociaux ; elles sont imaginées d’après une hypothèse absolument arbitraire « la capillarité sociale » ; elles témoignent, de la part de l’auteur, d’une méconnaissance regrettable du jeu des forces économiques et de leur répercussion fatale sur la vie psychique, politique et intellectuelle. M. Émile Levasseur, auteur d’un ouvrage remarquable, La population française, révèle plus de perspicacité. Il conseille d’envisager la question sous le rapport économique c’est, évidemment, le "̃. véritable point de vue.

Il fait observer que les remèdes imposés depuis le xvil0 siècle sont impuissants, qu’ils continueront à fêtre, et que la loi qui encourage les pauvres à n’avoir que sept enfants est fausse. « Entre la natalité et la richesse, écrit-il, nous savons qu’il existe une relation, sans pouvoir établir numériquement que l’une soit fonction de l’autre. Le bien-être est une des causes de la faible natalité de la France. » Mais, comme s’il voulait corriger ce qu’il y a d’absolu dans ce dernier axiome, M. Levasseur a soin d’ajouter « II ne faudrait partout pas s’arrêter à l’opinion que la richesse en général est un obstacle à la population ; car c’est le contraire qui est vrai l’homme vit de richesse, et, plus il y a de richesse, plus il y a de subsistance pour entretenir une nombreuse population. Les progrès énormes de la population manufacturière au xix° siècle sont une des causes principales de l’accroissement du nombre des habitants de l’Europe et, si la Belgique en porte vingt fois plus par kilomètre carré que la Suède, c’est qu’elle tire de son sol et de ses ateliers de quoi les faire vivre. Mais, dans une population, ce ne sont ̃̃̃ pas en général les classes aisées qui fournissent le plus fort contin- ;̃ ; gent à l’accroissement. »

Si M. Levasseur emploie nettement les termes de « population