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G. SÉAILLES. – LES PHILOSOPHIES DE LA LIBERTÉ. ̃ 1^9 ;’9 ~S V,u U ; J.1J~t. :) YIIILVpVt’I11GJ·’LL `LX li1DL111L. 1-i.7 sommes conduits à distinguer des catégories confondues par une sorte d’illusion psychologique née de l’habitude, nous décomposons ̃ :1e temps en’ durée proprement dite et en espace, et conduits par là à une conception nouvelle du temps et de la causalité, nous modifions entièrement notre idée des rapports de la vie spirituelle à là vie de l’univers. Ainsi le problème de la liberté ne revient à la conscience u’en gardant son caractère’ d’universalité la preuve directe se’ ."développe en une philosophie de la liberté. ̃ V °

’Se rattachant tout à la fois à la critique de.Kant et au progrès ° des sciences positives, les philosophies de la liberté ont leur place dans le mouvement de la pensée contemporaine. Kant oppose le déterminisme des phénomènes, condition de la connaissance, et la v liberté des actes, condition de la moralité ; il accepte les deux’ termes de l’antithèse, sans les concilier autrement que .par la distinction de deux points de vue qui demeurent irréductibles. Mais’ .1 le déterminisme scientifique ne s’arrête pas devant, les distinctions kantiennes ; il pénètre du dehors dans l’homme ; il montre au-dessous de la conscience les1 mouvements qui la précèdent et qui la suivent, un automatisme qu’elle éclaire sans le modifier. Les savants universalisent la nécessité, pour établir l’invraisemblance d’une exception soudaine à cette loi des choses ; les philosophes universa- J lisent la liberté, la mettent en tout pour être assurés de la retrouver en l’homme. La thèse de la contingence est une antithèse hardie à ceux qui, sous prétexte de science ; veulent tout réduire au mécanisme, elle oppose la négation radicale de leur théorie, l’indctcrminisme foncier des phénomènes ; et, par des voies diverses, elle restitue, non seulement dans l’étroit domaine -de la vie humaine, mais dans tout ce qui est, un principe dont la liberté n’est que la manifestation-la plus haute.

L’origine même des philosophies delà liberté, suscitées par ce ce qu’il y a de partial dans une science qui préjuge la notion de la réalité sur le seul besoin de la-faire tenir dans ses cadres, explique leur valeur critique. Leur effort a répondu à. ce qui peut être consir déré comme l’une des taches essentielles de la philosophie- maintenir la pensée dans son indépendance, l’empêcher de se prendre dans -` `. 0 z