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J.-J. GOURD. – LES TOO1S DIALECTIQUES. 157

objet. qualité morale qui suit la coordination quantitative est ` ,0 différente do la qualité théorique qui précède cette coordination. De même, par exemple, l’objet ultra-phénoménal qu’affirme la dialectique pratique contient quelque chose qui fait défaut à l’objet ullra- », p_héhoménal écarté par la dialectique théorique. On doit employer le. même mot pour les deux objets, et en somme la dialectique pratique opère une véritable reprise ; mais, entre les deux, un travail `. s’est accompli, dont le dernier venu bénéficie, et qui explique le ’,r retour apparent de la dialectique sur elle-même.

Quoi qu’il en soit, il n’y a pas lieu de s’étonner des affirmations pratiques. Psychologiquement ,> la dépendance de la croyance ù l’égard de ia-volonté s’explique fort bien. 11 est vrai qu’une croyance n’est autre chose qu’un jugement, et que le jugement reste une opération strictement théorique. C’est une constatation, et non une production. Étant donnés les termes du jugement, le rapport quile constitue se produit nécessairement. Il ne peut pas ne pas être, et ne pas être ce qu’il est. Donc, en un sens, le jugement, et par eonséquent la croyance, échappe à la volonté. Mais, d’autre part,’ la r volonté, comme fonction ,de l’avenir, tient en ’son pouvoir les termes i mêmes du rapport. Si doncal lui plaît de préparer, de créer à son gré les faits de ̃ conscience d’où résultera l’affirmation il’ faut l’ bien reconnaître que celle-ci,- indirectement du moins, se trouve ? i sous sa. dépendance..Et, de fait, il semble bien difficile de méconnaître l’intervention de la volonté dans un grand nombre de jugements. Elle est variable, sans doute, mais comme les puissances dé- l, détermination qui s’exercent sur le cours de la pensée, et commel’intérêt que nous portons à nos conclusions. Dans les ̃mathéma- • tiques, par exemple, on ne l’aperçoit gnèré ; c’est que les propositions de cette science, grâce à la simplification de leurs objets, s’enchaînent avec une telle clarté, excluent avec une telle rigueur l’ambiguïté dés directions, que les mêmes conclusions s’imposent à tous^ Mais qu’un affaiblissement se produise dans les déterminations, qu’une ambiguïté apparaisse seulement comme possiblej et aussitôt "1 :, la volonté peut intervenir. Elle intervient ta coup sûr, si un vif intérêt s’attache à’ la question étudiée. C’est le cas lorsqu’il s’agit de .politique, de théologie, et de toute- autre étude où, à défautd’au- >tres intérêts, il y. a au moins celui de ne pas contredire un’ ensembled’idées auquel on s’.cst habitué, ou bien celui -de suivre- sa nature d’esprit,’ mystique ou rationaliste, autoritaire ou libérale. A’ plus’