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J.-J. GOURD. – LES ÏROIS DIALECTIQUES., 11

i .ftSf.-fïfi. Tt/IS îl P.Àln Or» ̃O-fFûf miû C’A nnnAnnnîFJA », 1 “*“* J i a • N. est-ce pas à cela, en effet, que se reconnaît le plus sûrement cotte • ̃ doctrine ? Ses partisans veulent bien l’aire œuvre de science, mais à condition de ne pas perdre de vue les faits, l’expérience, c’est-à-dire 7~ en définitive la réalité donnée, ce que nous appelons la conscience primitive. Certes, ils se font souvent des illusions cet égard, et leurs résultats .témoignent d’une spéculation moins sobre qu’ils ne se ? l’imaginent. Mais leur tendance générale du moins est bien carac- ` térisée. L’empirisme est une philosophie encore plongée en pleine réalité. Il correspond à la phase concrète de la science. N’est-ce pas par cette phase que la dialectique doit commencer ? N’esl-il pas naturel que, avant de. distinguer et de séparer les éléments divers des objets, on les coordonne tels qu’ils sont donnés, avec leurs éléments encore réunis ? La vie psychique commence par le concret la ’dialectique ne doit-elle pas faire comme elle ? Il est vrai que -la dialectique doit aussi chercher l’unité de ses objets :; la mise en ordre ne se fait pas au hasard, elle doit résulter de ses •’ 7 termes mêmes, de leur nature commune, toutau moins de leurs cir- .S constances communes, de leur. apparence commune, donc de leur’ "t unité. Or cette unité ne tarde pas à se dégager abstraitement. Le î mécanisme psychique emporte avec rapidité chaque fait de conscience du sentiment à la pensée, et de la pensée concrète à ia pensée abstraite ; à plus forte raison, de cette phase intermédiaire où l’unité est saisie sans être dégagée, à celle où, l’unité est décidément dégagée. Néanmoins la dialectique y trouve une prise suffi- ; ? sante. D’ailleurs, il n’est pas nécessaire qu’elle se borne strictement ̃à cette phase intermédiaire ; c’est assez qu’elle y insiste. – J’ajoute que rien ne l’empêche de décomposer ses objets. La décomposition, en effet, n’est pas encore l’abstraction. Elle ne détruit qu’en construisant.. Elle ̃ introduit la multiplicité, mais une multiplicité ~d ; d’objets concrets. Rien de ce qui constitue la conscience ne fait ~H défaut à ces prétendues parties. En réalité, ce sont de nouveaux ̃objets, et non des parties d’objet. ̃ ̃

On peut donc rapprocher la dialectique théorique, à son premier moment, de l’esthétique aussi bien que de la science. Rapprocher, dis-je ; et non identifier ; car l’esthétique a ceci de particulier qu’elle ̃s’écarte sans trop de souci du monde donné, qu’elle modifie ou crée ses matériaux à sa guise, et en conséquence qu’elle relève de la dialectique pratique plus que de la dialectique théorique. En outre, il il lui arrive de rompre brusquement la coordination pour mettre cer-