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A. darlu.’ – La Solidarité. ’121

la fonder sur la : science. II voit dans la. solidarité naturelle un fait scientifique qui sinon engendré, du moins déterminé d’une manière f plus complète l’idée morale dans notre siècle ’.Peut-être est-il resté quelque flottement dans la rédaction de ses idées sur ce point. Mais il s’exprime très nettement quand il écarte toute entité métaphysique. veut- enraciner dans les faits sa théorie morale, lui donner le caractère d’une vérité positive >qui se passe de l’appui suspect des systèmes.- Par la doctrine ’de la solidarité, nous- dit-il a, « l’idée morale recevra sa formule, et la théorie des droits et des devoirs son expression, non abstraite et subjective, mais concrète, objective, conforme aux nécessités naturelles, et par là même définitive ». Définitive ? Eh ! que peut-il y avoir de définitif dans- les choses humaines ? Les -socialistes ont beau jeu pour prétendre que rien n’est définitif dans notre organisation sociale. El, en vérité, elle se transforme sans cesse sous’ l’influence de bien des causes J diverses, mais en partie sous l’action des idées remarque qui suffit, ce me semble, à rendre bien incertaine l’idée d’une science naturelle de l’humanité. Ailleurs V M. Bourgeois écrit encore f « L’idée d’une dette, cause et mesure de de l’obligation naturelle et morale doit se rencontrer, en dehors de toutes les conceptions et de tous les systèmes philosophiques, à la base de toute spéculation sur les arrangéments sociaux. ? Et cependant M. Bourgeois n’est ’ ;i nullement prêt à sacrifier à cette méthode positive son idéal préconçu, l’idéal de la Révolution français auquel il était d’avance attaché de tout son cœur, et au nom duquel seul il réclame l’égalité des droits ; car’ cette idée n’est contenue, comme on ’le voit. sans doute, ni dans l’idée de la solidarité naturelle,- ni dans les faits . P. 154, en conclusion « est donc-vrai de dire que là connaissance des lois naturelles de la solidarité des êtres conduit à une théorie d’ensemble des 1 droits et.des devoirs de l’homme dans la société. » Cf. page 136 : Nous.ayons vu comment la théorie de la solidarité des êtres vérifie et généralise cette idée de la dette de l’homme envers les autres hommes ; et fonde sur elle, en dehors de toute définition arbitraire. la théoriedu devoir-social. » – Encore, p. 06 « C’est par l’étroit accord de la méthode scientifique et de l’idée morale que le renouvellement politique et social s’accomplira ». . P. 86.-

. P. 236.

4. Exemple de cette incertitude de certains termes « L’a loi naturelle et j morale ». Cela. veut-il dire la loi naturelle, physique, nécessaire, – en même temps que morale, c’est-à-dire non naturelle, non physique, non nécessaire ? ou plutôt cette loi morale qui exprime la vraie nature de l’homme considérée dans sa perfection idéale, et qui n’est alors ni réelle, ni physique, ni naturelle dans le premier sens du moti La confusion d’ailleurs n’est pas d’aujourd’hui. Elle date des sophistes, reparaît chez les socratiques, etc.