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l. codtdbaï. – Sur l’hypothèse des. atomes. 109

« l’atome échoue sur un double infini (p. 143) », c’est-à-dire sur la prétendue contradiction de l’infini réalisé et il est curieux devoir l’atomisme, né de l’application de la logique formelle aux questions de cosmologie, succomber à cette même logique, ce qui prouve que le fînitisme, par un excès de rigueur, ne réussit qu’à se détruire lui-même. Pour montrer à quel point l’esprit de Fauteur est dominé par le préjugé finitiste, il suffira de rappeler que, pour lui, une somme, constante ne peut être infinie (p. -Ï20, 14-2) ; bien plus, « une force qui ne serait. point constante. ne serait point lînie (p. 87), » ce qui’ implique évidemment ce principe paradoxal Toute grandeur finie est constante. D’ailleurs M. Hannequin l’avoue en propres termes « Une force définie apparaît toujours à notre esprit comme une force constante (p. 111). » C’est pour cela qu’il, exige « l’immutabilité de chaque force, centrale », sans quoi, selon lui, elle serait « indéterminée » (p. 110). Est-il besoin de remarquer que toutes ces assertions reposent sur la confusion de l’infini actuel avec l’indéfini, ou encore sur celle du fini et du déterminé ? Cette horreur de l’infini va’ si loin, qu’elle proscrit même l’indéfini, qui n’est pourtant qu’un fini variable, comme si variation excluait détermination. Le finitisme ainsi poussé à l’extrême n’aboutit à rien moins qu’à nier l’intelligibilité d’une variation quelconque, et à ruiner la Mathématique, qui repose tout entière sur l’idée de grandeur variable. Heureusement, la L Mathématique ne s’en porte pas plus mal, et proteste, par son existence même, contre cet abus criant du principe de contradiction. Toutefois, pour être juste, il faut reconnaître" que notre auteur a su se garder des exagérations dunéo-criticisme’ : il restreint notamment la valeur et la portée du principe de contradiction, tant dans la science (p. -17) que dans la métaphysique. (p. 324), et, le réduit j résolument à la portion congrue. Au surplus, il ne paraît pas avoir grande confiance dans les arguments purement logiques par lesquels, l’école néo-criticiste se flatte d’établir la nécessité de l’atomisme ; car, après avoir-rappelé, par prétention, « la contradiction flagrante d’un nombre actuel et infini d’unités réelles (p. 137) », il passe outre ’< et cherche dans la Physique des arguments positifs en faveur du, nombre fini des atomes. Il est ’manifeste que ; l’argument a priori n’a .pas* à ses yeux une valeur suffisante, et qu’il ne. l’invoque ici ’que « pour la forme ». Mais, ou bien cet argument est valable et irréfrar gable, comme le croient les néo-criticistes, et’ alors il suffit à., lui tout seul’, et il n’est plus besoin de chercher des’ arguments de fait qui “ m 5 > ` :