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lendemain, quand on veut reprendre ce travail, le marteau et le ciseau. Il crie et pleure quand on sort et pour empêcher qu’on ne le quitte serre son père ou sa mère dans ses bras, par les jambes qui se trouvent à sa portée. Il apprend à se moucher. Il aime particulièrement le saucisson et les pommes de terre frites.

Son langage se précise. Il applique très exactement mama et commence à dire papa, en répétant pa pa, pa pa (très bas). Il dit pom pour « pomme » ou « orange ». Brrr, brünbrün est souvent employé pour exprimer un désir, « je veux, je voudrais ». Aua, avua, sert toujours pour « bonjour » et « merci », mais il ne peut le dire sans remuer la main : quand on lui dit : « dis merci », il pose l’objet qu’il tenait et dit avua, uvua en saluant de la main. Cris sans signification apparente : dödöla, mam, dö..dô...llâ (l avec un fort roulement de la langue).

En avril 1895, il essaie de se servir d’une fourchette. Il va à une bibliothèque, prend un livre au hasard, l’ouvre, tourne quelques pages, puis le remet à sa place. Il comprend un assez grand nombre de mots ; quand on lui demande : où est ton pied, ton soulier, ta main, ton chapeau, ton nez ? il les touche ou les montre du doigt. S’il entend parler de fleurs, il se retourne et cherche ; d’oiseau, il va à la cage ; de chocolat, il s’approche ; de sucre, il se dirige vers le buffet. Il use communément du mot maman. Il paraît dire ala pour « chocolat », aba pour « à boire », apo pour « chapeau » et dit très certainement ou pö̂ (avec nasalisation) pour « pomme, orange ». Il exprime