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OBSERVATIONS
sur
le développement du langage chez l’enfant

Mon fils, Elie-Paul Vinson, — je ne donne ici que le premier et le dernier de ses prénoms parce qu’ils le rattachent à ma famille et à celle de sa mère, — a aujourd’hui 1m77, licencié ès-lettres, et il a obtenu quatre autres diplômes universitaires, caporal, blessé deux fois en Champagne il vient de recevoir la croix de guerre.

Il a la parole facile, et son seul défaut est de parler parfois un peu trop vite, sous l’effort et l’abondance de sa pensée. Ses deux grands-pères et moi, nous avions l’habitude de la parole publique, et notre langage a toujours été exact et correct, comme aussi celui de sa mère et de sa grand-mère maternelle, la seule qu’il ait connue. Mon père et ma belle-mère avaient un peu l’accent gascon, mais les autres membres de la famille n’avaient point d’accent marqué. Ma famille est originaire de la Charente et celle de sa mère du Médoc.

L’enfant a entendu parler chez moi, outre le français, plusieurs langues : l’espagnol, l’anglais, l’allemand, l’italien, le tamoul et le basque.

Depuis la naissance de mon fils jusqu’à son troisième anniversaire, j’ai observé, jour par jour, et presque