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sabbat, agualarra, « bande de boucs ». On adorait le diable, on blasphémait Dieu, on disait une messe grotesque, on simulait des repas étranges, on fabriquait même des choses innommables, des philtres et des poudres magiques, on se livrait sans vergogne à des accouplements incestueux ou adultérins, suivant le caprice du moment.

Un détail intéressant à relever, c’est l’existence d’un petit objet en crin qu’on mettait au cou des enfants pour les préserver des maléfices ; on l’appelait le higo et il représentait l’index croisé sur le pouce : « faire la figue » est un geste de mépris bien connu ; il serait intéressant de rechercher dans le pays si l’on ne retrouverait pas quelque part un de ces petits objets qui devaient être assez communs.

Le sentiment qu’inspire la lecture du livre des sentences est à la fois une horreur invincible pour la férocité stupide des juges et une pitié profonde pour les victimes ; les magistrats impitoyables ont fait périr plus de soixante infortunés dont sept prêtres.

Il m’a paru intéressant de relever, dans l’édition de 1613, les noms de ces victimes et ceux des témoins ; les registres juridiques de cette époque existent encore pour la plupart et on y pourra retrouver les noms de ces « sorciers » plus ou moins repentis.


Abanstena (Catherine d’), p. 363.

Abbadie (Jeannette d’), de Ciboure, seize ans, pp. 62, 68, 72, 90-91, 130, 132, 198, 212, 223, 363, 462, 464.

Adamechoren (Marie Martin, dame d’), 128.

Aguerre (Petri d’), 12, 124.