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est usité à sa place. Dans tous les dialectes, la seconde pers. du pluriel n’a que l’indéfini ; la seconde pers. du singulier a un respectueux qui n’est probablement que le pluriel indéfini ancien ; cette seconde pers. du singulier n’a souvent ni masculin ni féminin : c’est à tort en effet, selon moi, que M. Inchauspe ne voit pas des indéfinis dans haiz , huen, bahu, hezake, etc. : il y voit des formes à la fois masc. et fém., sans indéfini.

Je crois intéressant de donner ici le tableau des ces quatre modifications pour la forme la plus simple de l’indic. prés, des deux auxiliaires, en labourdin. Je prends le respectueux dans la variété parlée aux confins du Labourd, à Mouguerre et Briscous, près de Bayonne :

Indéf. Masc. Fém. Resp.
je l'ai dut diyat diñat *dichut
tu l'as » duk dun *duchun, duzu
il l'a du dik din *dichu
nous l'avons dugu diyagu diñagu *dichugu
vous l'avez duzue » » »
ils l'ont dute ditek diten dichie
je suis naiz nauk naun *nauchu
tu es haiz » » zare, *zira
il est da duk dun *duchu
nous sommes gare gaituk gaitun gaitutzu
vous êtes zarete » » »
ils sont dire dituk ditun *dituzu

Les verbes dits à tort contractés ou irréguliers ont également ces modifications ; ainsi on entendra dire : dakit « je le sais », dakiyat « je le sais, ô toi homme », dakinat « je le sais, ô toi femme », *dakichut « je le sais, ô vous que « je respecte » .

Très peu de livres basques donnent des spécimens de ce tutoiement. On trouvera un long dialogue entre hommes, où