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menaçait ruine à son tour ; et, le 7 août 1739, le Conseil supérieur décidait qu’on construirait une autre église, plus loin des remparts du Fort, à cent toises de l’angle du bastion de Bretagne (l’ancienne n’en était qu’à quatre-vingts toises) : pour cela, il fallut acheter les deux maisons aux coins de la rue de l’Archevêque, la maison Chevalier pour 742 pagodes (6,000 fr.), et la maison Bouteville pour 300 pagodes (2,500 fr.). L’église ne fut construite qu’en 1757 et 1758 (on célébrait l’office dans un des bas-côtés de l’ancienne), mais elle fut sans doute démolie pendant l’occupation anglaise de 1761-1765 ; car le 2 août 1765, on commençait les fondations d’une nouvelle église des Capucins « sur les ruines de l’ancienne église Saint-Lazare, sous le nom de Notre-Dame-des-Anges ».

Le 13 octobre 1745, avait été inaugurée l’église des Missionnaires, bâtie sur un terrain que leur avait donné, en 1720, une nommée Pouchiammalle, dans la rue du Grand-Bazar. Après la suppression des Jésuites, un arrêt du Conseil du 25 avril 1769 attribua aux Missionnaires tous leurs biens, meubles et immeubles. L’église construite en 1695 dut être, elle aussi, rebâtie, et la nouvelle, élevée exactement à la place de l’ancienne, fut consacrée le 20 juin 1792.

Cette église des Jésuites, qui était au sud de la rue des Brahmes, s’élevait juste en face d’une vieille pagode consacrée à Vêdaburîçvara, une des nombreuses incarnations locales de Çiva. Ces deux monuments restèrent tout près de l’enceinte de la ville jusqu’en 1726, où l’on reporta plus au sud l’enceinte, qui fut construite de 1724 à 1729 sous la direction d’un capucin habile, le P. Louis. Il y avait encore deux autres pagodes à Pondichéry : une dans la