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DOCUMENTS

POUR SERVIR À L’HISTOIRE RELIGIEUSE
DE L’INDE FRANÇAISE



On sait que les Français, après avoir fondé leur principal établissement à Surate, s’emparèrent le 25 juillet 1672 de Saint-Thomé, ou plutôt Méliapour, sur la côte de Coromandel. Les Hollandais vinrent les y assiéger deux ans plus tard, et la place capitula le 6 septembre 1674. Quelques-uns des vaincus se réfugièrent, par mer, dans un petit village à une vingtaine de lieues au sud, qui s’appelait Pudutchêri « nouveau hameau », et où, depuis le 15 janvier, était établi François Martin, ancien gouverneur de Mazulipatam[1].

  1. Il y avait déjà des marchands français à Pondichéry au commencement de 1673 ; le principal paraît avoir été un sieur d’Épinay. Le vaisseau le Flamand y avait pris des coulys (manœuvres, hommes de peine) pour Saint-Thomé, en janvier 4673, et l’on y vint ensuite à diverses reprises chercher des lettres, des provisions, etc. La première mention du nom de Pondichéry que j’ai trouvée dans des récits de voyages est celle de Gautier Schouten, dans son Voyage de 1658-1665 ; il nomme, sur la côte orientale de l’Inde : Tranckebare, Lauripatnam, Trinilivas, Colderon, Portanova, Teguepatnam, Poulecère, Coulemour, Alamburi, etc. Les noms originaux sont parfaitement reconnaissables malgré les profondes altérations que l’écrivain leur a fait souffrir.